reaper a écrit:
Comment veux tu verifier le traitement sur un acier a l'oeil nu...
Ce n'est pas possible....
Mais on peut tout de même tenter quelque chose. Personnellement voici comment je procède par inspection visuelle:
-Je regarde les ajustements. Habituellement un type/entreprise qui n'a pas le souci de bien faire se permettra de sortir un truc mal ajusté sans réel contrôle qualité. Ce n'est pas un bon signe.
- Je regarde l'émouture. Un truc pas symétrique n'inspire pas confiance.
- Je regarde la départ de l'émouture (niveau entablure). C'est rarement "pile poil".
- Je regarde l'émouture au niveau du tranchant. De nombreux couteaux sont salopés lors de l'affilage final effectué par un moyen électrique. C'est facile de surchauffer localement et donc de pourrir le meilleur acier avec le meilleur TT.
- Je regarde l'état du surface.
Un "poli miroir" apporte de la fonctionnalité, est long et fastidieux à réaliser. On ne va pas le faire sur un couteau "low cost" (généralement).
Les peintures, finition brute de forge....sont souvent des caches misères. Elle masquent souvent les défauts de finition, de symétrie, de chauffe....
- Je regarde les inscriptions.
Acier 440....ne veut rien dire. Probablement une daube.
Acier Chirurgical (rare de nos jours) : idem.
Stainless Steel : idem
etc..
Un bon fabricant va indiquer le type d'acier utilisé de nos jours (rare par le passé). Sauf les fabricants ayant une bonne réputation comme PUMA (je parle de la gamme classique). Mais dans ce cas on peut souvent trouver l'indication sur le site. Dans le cas de PUMA on trouvera le type d'acier selon la norme DIN (ex : 1.4110).
PUMA est aussi une des rares marque à tester chaque couteau de la production tradi par la méthode Rockwell (les lames ont un petit point correspondant au test sur le coté). Attention, les versions "low cost" de chez PUMA sont de vrais daubes.
- Je regarde l'étui fourni.
C'est une part importante de la fonctionnalité d'un couteau. Un étui mal fait, chabadabada ou autre indique du laisser aller.
Pour les pliants on pourra, par exemple, vérifier que la pression est protégée à l'intérieur par un patch de cuir (pour éviter de rayer les mitres du pliant lors du port).
Pour les autres, on pourra vérifier que les coutures sont de qualité. Ou encore la présence d'un martyr. Ou bien encore la présence d'un cuir tanné végétal...
- Si je peux, je tapote légèrement le couteau sur une surface dure. Une bonne lame rend une vibration et un son net. Une peu comme un ressort mais avec une fréquence plus élevée. Il faut un peu de pratique et cela marche mieux sur les "aciers carbones" que sur des aciers ou lames fonctionnant différemment. Cela permet aussi de tester l’équilibre d'une lame, fondamental.
On peut aussi juger de la déformation de lame en poussant un peu latéralement. Les lames non trempées se plient mais ne reviennent pas. Les lames trop dures ne se plient quasiment pas (en fonction de l'épaisseur).
- D'une façon générale : éviter d'acheter une lame que la main n'a pas choisie.
Evidemment tout cela est à mettre en perspective en tenant compte du prix. Certains artisans fuient le "poli miroir" parce que ce n'est pas fun à réaliser, parce qu'ils utilisent un acier qui prend mal le poli, ou pour économiser de l'abrasif : c'est tout a fait recevable si le prix en tient compte.
Ces trucs ne sont pas fiable à 100%. De nos jours il existe tellement d'aciers différents et de couteaux "outdoors" différents, qu'il est difficile de généraliser. Mais c'est mieux que rien.