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Manière de faire le feu

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1Manière de faire le feu Empty Manière de faire le feu Mer 9 Jan 2019 - 11:33

Goudurix

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Joseph-François Lafitau

On le connaît surtout pour un ouvrage d’ethnographie qui lui a valu d'être considéré comme un pionnier de cette discipline.

Lafitau est un observateur attentif des coutumes amérindiennes. Il fait paraître en 1724 Mœurs des sauvages américaines comparées aux mœurs des premiers temps, où il tente, en les mettant en parallèle avec celles des sociétés de l’Antiquité,  de démontrer que les mœurs des Iroquois  ne sont pas aberrantes.

Manière de faire le feu :

(Tiré des moeurs des sauvages Américains, comparés aux mœurs des premiers temps, par Joseph-François Lafitau).
 "Ils ont dans ces sortes d’occasions une façon particulière d’allumer le feu. Les sauvages Montagnais et Algonquins battent deux pierres de mine ensemble sur une cuisse d’aigle, séchée avec son duvet, lequel prend feu aisément et tient lieu de mèche. En guise d’allumettes, ils ont un morceau de bois pourri et bien sec, qui brûle incessamment jusqu’à ce qu’il soit consumé. Dès qu’il a pris, ils le mettent dans l’écorce de cèdre pulvérisée. Et soufflent doucement jusqu’à ce qu’elle soit enflammée."

Alors voilà : n’ayant pas d’aigle sous la main (ni de déshydrateur) j’ai pris une caille et, avec une lame finement tranchante, j’ai dépiauté une partie de cette caille.

Photo :



Manière de faire le feu C2-5597d83
Puis j’ai mis la peau sur une feuille d’alu.
J’ai enfourné l’ensemble pour déshydrater la peau de caille avec quelques petits duvets, hélas trop rare.
Température du four 60° pour ne pas roussir la peau, juste la déshydrater.
Ne pas se fier aux couleurs de la photo :
 

Manière de faire le feu Duvet-5597d89
1er constat : la peau mise au four est dégoulinante d’une huile transparente (la graisse de la peau).
Il faut que je laisse encore sécher l’ensemble (trop gras).
Mais une chose est sûre : je ne doute pas qu’une cuisse d’aigle séchée et ayant son duvet puisse servir de mèche pour allumer un grand feu.
Chapeau monsieur Joseph-François Lafitau pour votre récit de cette manière de faire du feu !  :good: :good: :good: 
Reste, maintenant, à déterminer quelles ont été les deux pierres utilisées par nos braves "sauvages" :

"Les Sauvages Montagnais et Algonquins battent deux pierres de mine ensemble."
Marcassite et silex ???  Ou … ???
(Wiki) :
"Pour qu'il y ait une étincelle, il faut percuter tangentiellement un sulfure de fer, comme la marcassite (ou la pyrite), à l'aide d'une pierre dure (comme du silex, du quartz, du granite ou même un autre nodule de sulfure de fer)."
Le sulfure de fer (la marcassite était-elle), à cette époque, considérée comme une pierre de mine ou n’est-ce là qu’une simple tournure de langage ???
Qui éclairera ma lanterne ?  scratch scratch 

2Manière de faire le feu Empty Re: Manière de faire le feu Mer 9 Jan 2019 - 20:06

Goudurix

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Histoire du feu et les "misères" passé...


Témoignage de la vie quotidienne dans la Hollande de la fin du XIXe siècle :

"Sur la tablette de la cheminée de notre cuisine, on remarquait, il nous semble la voir encore, une boîte ronde en fer-blanc, bosselée, mal entretenue, pas très propre ; et c'est précisément cette dernière particularité qui la faisait remarquer, car son négligé jurait au milieu des splendeurs de propreté d'une cuisine flamande.

Cette boîte était munie d'un couvercle à frottement qui la fermait hermétiquement, et lorsqu'on avait soulevé ledit couvercle, on avait sous les yeux deux objets significatifs : une pierre à fusil et un briquet ; mais où donc était l'amadou ?

Production du feu grâce à un briquet en acier  

En y mettant un peu plus d'attention, on s'apercevait bientôt que le rond visible de la boîte était un disque, également en fer-blanc, qui était mobile et recouvrait les chiffons brûlés auxquels il servait d'étouffoir. Le briquet était donc complet ; mais la question était de savoir en tirer du feu. Pour cela, il fallait d'abord prendre une chaise et s'asseoir.

On fixait ensuite solidement la boîte entre les deux genoux, comme on fait d'un moulin à café ; on serrait fortement entre le pouce et l'index replié de la main gauche, la pierre à fusil, dont on ne laissait, pour plus de solidité, dépasser que strictement le nécessaire ; et enfin, de la main droite, on saisissait le briquet ; les préparatifs étant alors terminés, on consacrait quelques secondes à examiner si toutes les choses étaient en règle, et à prendre sur la chaise, une solide assiette.

L'instant critique était arrivé.

On introduisait la pierre à fusil et conséquemment une bonne partie de la main gauche dans la boîte, afin de rapprocher, autant que possible, la pierre et les cendres de chiffon ; et l'on frappait un premier coup de briquet dont on n'espérait pas grand-chose ; il n'avait pour objet que de prendre la mesure des coups ultérieurs. Puis un second coup, sérieux, celui-là, un troisième... Rien !...

Un quatrième... Aïe ! (on a frappé sur son pouce)... Un cinquième ...! Un sixième ... Ah ! Une étincelle !...Un septième... Autre étincelle qui semble vouloir se fixer sur les chiffons, mais qui s'éteint !... Un huitième... Un dixième... Un quinzième... Enfin !   cheers

Une bienheureuse étincelle s'est accrochée aux chiffons ; on aperçoit, à leur surface un tout petit point en ignition ! Vite on lâchait pierre et briquet, et, le nez dans la boîte, on soufflait, on soufflait jusqu'à ce que le soufre d'une allumette de chanvre pût être enflammé. Ouf ! La chandelle était allumée.

Allumage d'un brin d'amadou au briquet la nuit.

Cette opération, pénible en plein jour, devenait interminable dans l'obscurité ! Nous nous souvenons que pendant l'hiver, Mitje, notre vieille servante, devait quitter son lit une demi-heure plus tôt que d'habitude, en raison du temps supplémentaire qui lui était indispensable pour allumer, dans les ténèbres, le feu nécessaire à la confection du café.

De notre lit, nous entendions la pauvre vieille chercher à tâtons, cette maudite boîte d'abord, et sa chaise ensuite ; puis se démener comme un diable avec la pierre et le briquet.

Il arrivait parfois que la pierre ou le briquet lui échappa des mains ; il fallait entendre, alors, l’avalanche d'imprécations flamandes que Mitje adressait à la boîte, au briquet, au café, à la terre entière, pendant que, rampant à quatre pattes, elle fouillait les ténèbres pour y retrouver l'inconscient auteur de toutes ces fureurs. Concevons qu'il y avait lieu d'envier le sort du sauvage avec ses deux morceaux de bois."  :angry:

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