Salut Steph,
merci pour le lien, mais je crois que le laborantin a commis plusieurs erreurs de protocole
J’ai fais uniquement un test comparatif d’activité bactéricide sur un coque Gram positif (Staphylococcus aureus) et un bacille Gram négatif (Escherichia coli).
On retrouve assez fréquemment E coli dans les études concernant la salubrité de l'eau, non pas parce que c'est un marqueur de toxicité, mais parce que c'est un marqueur de pollution fécale...et donc que l'on peut s'attendre à bien d'autres choses dans l'eau.
E Coli par exemple représente environ 80% des bactéries de la flore intestinale. Hors souche avec facteurs de virulence, c'est quasi inoffensif. C'est une bactérie qui se cultive bien, et qui est sensible à pas mal de produits.
S Aureus est pour sa part porté par environ un tiers des gens au niveaux de zone nasale.
Même si c'est plus cher, il aurait été intéressant de se tourner plutôt vers les souches qui pourraient être retrouvées dans une eau contaminées "en situation de survie" (shigelles, vibrio ou un clostridium quelconque).
Sur chaque boîte ont été déposés 5 µl de solution MF 1000F. A gauche E. coli ; les deux produits ont strictement le même diamètre d’inhibition
Amha le plus gros problème : la personne a testé l'activité bactéricide du produit
pur, alors que quand on traite une eau non potable, il y a un facteur de dilution d'eau moins 1000 (gouttes par litre) !
Si les deux diamètres d'inhibition sont identiques, c'est peut être parce que l'on était toujours dans les concentrations bactéricides et c'est très facile car l’hypochlorite l'est aux environs de 100ppm...mais avec le risque qu'en situation réelle la dilution se trouve à une concentration bien inférieure.
et finit sur un biais d'interprétation :
Pas besoin de test statistique pour pouvoir affirmer que dans ces conditions expérimentales, les deux produits ont la même activité
La purification de l'eau concerne d'une part les bactéries, mais aussi les virus, les protozoaires, et les mycètes.
On ne peut pas tester qu'une branche et affirmer que l'eau sera potable. Premier exemple en tête: les virus responsables des gastro et diarrhées (rotavirus, norovirus, adénovirus, etc.), qui sont hyper fréquents dans les eaux douteuses.
On passera sur les parasites (douves du foie giardia et cryptosporidium).
Cela a l'air anodin, mais on ne peut absolument pas conclure sur le pouvoir bactéricide à partir d'un test à haute concentration...et encore moins à l'aspect virucide à partir d'un test sur les bactéries car, en gros, l'hypochlorite est :
- bactéricide à partir de 100ppm
- sporicide à partir de 5000ppm (50 fois plus)
- virucide à partir de 10000ppm (100 fois plus).
Ce serait comme verser de l'acide de batterie concentré sur des souches de bactéries, l'une avec une solution à 35% et l'autre à 10% (imaginons moins concentrée), constater que les souches ont été détruites...et conclure que quelques gouttes de cet acide par litre seraient suffisants pour purifier un litre.
Pire, la constatation :
Cependant le produit périmé montre une légère baisse d’activité tardive, et montre un diamètre d’inhibition diminué de 1 mm par rapport au non périmé
Aurait tendance à démontrer que le produit serait en fait beaucoup moins efficace s'il était dilué.
En fait, il aurait plutôt fallu réaliser un test chimique plutôt que biologique, tel qu'un titrage des ions hypochloreux ou de chlore libre (ce qui est beaucoup plus facile), afin d'évaluer les deux concentrations de Micropur et éventuellement conclure si elles étaient équivalentes.