Alemel a écrit:sieg, pensant etre malin j'ai fait des boulettes
j'ai intercalé des courgettes ou des butternuts entre des pieds de tomates pour ombrager le sol
en plus du paillage, fausse bonne idée
C'est effectivement déconseillé par un certain nombre d'auteurs.
Mais sauf erreur de ma part, beaucoup d'autres n'en disent rien ; (par exemple : PIRLET, Marisa & Guy.
Les cultures associées. Jambes (Belgique) : Nature & progrès, 2009, 78 p.) ; VIALARD, Noémie.
Les bonnes associations au potager. Paris : éd. Rustica, 150p.).
Avec ma chérie, on fait cohabiter tomates et courges-courgettes depuis 10 ans, et on n'a pas constaté de différence de rendement, de calibre ou de précocité entre les pieds mélangés et les pieds "seuls".
Après, on cultive sur buttes pas vraiment lasagnes (ou "lasagnes par sédimentation" au fil des années...) enrichies au compost, donc il n'y a pas vraiment de concurrence pour la ressource. Il pourrait y avoir concurrence pour l'eau, mais là non plus, ça ne m'a pas frappé. idem, cette année j'ai collé des tournesols géants à côté des tomates ; certains disent qu'ils pompent toute l'eau, bon, peut-être mais je ne l'ai pas constaté de façon évidente... en revanche, ils jouent leur rôle d'ombrage pour la petite mare au milieu de la butte, pour le sol et pour les tomates
Un problème que j'ai, à titre personnel, avec les histoires d'associations potagères est que les recommandations sont, me semble-t-il, (je prends des précautions, pas envie de déchaîner un orage sur le sujet, chacun a le droit de penser ce qu'il veut) assez rarement sourcées et scientifiquement étayées.
A cet égard, j'ai eu
une bonne surprise cette année avec un livre que je n'aurais pas ouvert spontanément pour plein de raisons (titre, apparence, lieu où on l'a trouvé) :
Aubert, Claude. J'associe mes cultures et ça marche ! Mens (France) : ed. Terre vivante, 2020, 116p. J'aurais eu bien tort. C'est ma femme qui l'a acheté et bien lui en a pris.
Claude Aubert, qui fait partie des fondateurs de Terre vivante, est ingénieur agronome. Du coup, figure aux pages 110 à 115 une liste des associations recommandées, une estimation du gain en rendement et une mention de l'étude de référence. Et page 116, une liste des associations possibles contre les ravageurs, elle aussi sourcée par une étude pour chaque association.
Bon, il ne faut pas être dupe, ce n'est pas l'idéal :
- la réf est un peu sommaire, (nom de l'auteur + date... et demerden-Sie-sich, pas de réf. bibliographique complète ; normalement, "nom de l'auteur + date" s'utilise au fil du texte parce qu'à la fin il y a un bibliographie complète et conforme aux standards de la recherche
)
- le plus souvent, il y a une étude par association, c'est un peu léger pour un consensus scientifique
et, en toute rigueur faudrait aller voir les niveaux de preuve, la méthodologie et les conditions de culture ; oh, et bien sûr, n'avoir que ça à faire
Mais enfin :
- c'est mieux que pas de source du tout... Pratique, grand public et fonctionnel, je recommande donc ce petit livre récent et facile à trouver.
- certaines associations sont mieux documentées (2 études ou plus), notamment : haricot-maïs ; maïs-pomme de terre, maïs-haricot, maïs-tomates, oignon-poivron.
- intéressant, quelques trucs allant contre ce qu'on lit parfois ou souvent : par exemple, pommes de terre-tomates (+52 % dans l'étude citée...) ou tomates-chou.
Pour rester dans le droit fil du post de Sieg : dans ce bouquin, les principales légumineuses citées sont les haricots (en association avec courge, laitue, maïs, fenouil, piment, potiron, tomate).
... Avec le temps, j'en reviens à ces légumineuses de base. Cela fait plusieurs années qu'on fait des fèves (légumineuses qu'on associe aux pommes de terre), avec des rendements corrects bien que pas énormes au pied ; mais elles se font littéralement dévaster par les pucerons. J'envisage même l'année prochaine de faire deux générations de fève : la première pour donner aux pucerons le temps que les coccinelles se multiplient et que les mésanges s'installent, et la deuxième qui aura plus de chances une fois que les prédateurs seront là.
Question : quelqu'un a-t-il regardé / lu les travaux de Gertrud Frank (FRANK, Gertrud.
Un jardin sain grâce aux cultures associées. Imagine un colibri, 256 p.) ??
Elle revendique 30 ans d'expérience, mais je ne sais pas ce que ça vaut. Par ailleurs, les publications d'Imagine un colibri sont inégales (on y trouve quand même deux bouquins géniaux quoique difficilement transposables pour un particulier de Sepp Holzer
), et, à titre personnel, mais ce n'est pas le lieu pour en débattre, je n'ai pas un amour excessif pour les colibris
...
Bref, si quelqu'un a le bouquin, avant d'acheter, je suis preneur d'un retour et je n'ai plus de place sur mes étagères