Je l'ai fait sur certains de mes couteaux, ça grip excellemment, donne une prise en main géniale, ça dure des années, ça bouge pas ou peu et, de toute façon, ça peut se refaire assez fastoche. Malheureusement, c'est quand même un peu moche sur un machin en damas et manche en ébène de rhinocéros. Mais même la prise en main d'un katana d'Hattori Hanzo sera sublimée. Mais ce sera un peu moche, il faut se le dire.
Voici sur mon Saji Musashi, que j'adore, un peu moins beau mais beaucoup plus confortable avec la bande caoutchouc :
Je dis ça parce que je ne vois pas pourquoi cette solution ne conviendrait pas à un bâton de marche, à un marteau, une hachette, une hache, une poignée de vélo, voire de moto (je n'ai pas essayé, donc à vérifier), raquette de tennis, batte de base-ball, ou je ne sais quoi qui n'a guère besoin d'une esthétique réglée au poil de cul.
Bon, concrètement, voici les trois points d'importance pour la réalisation :
0) La difficulté du début jusqu'à la fin, c'est qu'il faut tendre assez fort la bande de caoutchouc comme un élastique, pas comme un bourrin sinon on risque de la déchirer même si c'est costaud, mais suffisamment pour que la tension fasse que la bande, serrée sur elle-même, tienne toute seule.
1) Le début : il faut évidemment, pour que ça tienne, enrouler la 2e spire sur la 1e, voire la 3e sur les 1e et 2e. Astuce : couper la bande en oblique, c'est plus facile à positionner comme on veut.
2) Le milieu : il faut faire se chevaucher les spires pour que ça tienne et, en sus, ça augmente le diamètre pour une meilleure prise en main.
3) La fin : c'est le plus difficile, parce qu'il faut que le dernier bout se glisse sous la dernière spire, un peu comme un nœud de cabestan fait à l'arrache. Astuce pour un peu faciliter cette délicate opération : profiter de la coup en oblique comme je l'ai conseillé plus haut pour le début. Malgré la coupe oblique qui permet de mieux insérer le bout de la bande sous la dernière spire puis de tirer dessus pour bien coincer le tout, c'est un peu chiant, j'ai toujours besoin de deux ou trois ou quatre essais, mais une fois que c'est bien en place, c'est bien ferme.
Je vous montre une photo pour que vous voyiez bien sur le manche du Musashi :
Une réserve pour le bâton de marche : les spires risquent peut-être de se défaire parce que la main pèse dessus à chaque pas. Peut-être associer à une colle (mais laquelle ?). Si la bande est bien tendue, peut-être suffira-ce.
Gigantesques avantages :
1) Ça coûte des clopinettes.
2) Ça améliore beaucoup la prise en main, par exemple pour moi qui trouve toujours les manches trop fins, mais aussi parce que ça améliore le grip de manière très spectaculaire.
3) Le confort de chopping est fortement amélioré lui aussi, notamment sur un couteau à plate semelle, puisque le caoutchouc isole la main des vibrations et les absorbe.
Léger inconvénient : ça sent assez fort le caoutchouc. Mais franchement, ça cocotte infiniment moins que tous les produits dégueux dont on s'asperge pour se protéger de tout et de n'importe quoi.
ATTENTION ! si vous décidez d'opérer sur un manche de couteau ou de tout autre machin dangereux, NEUTRALISEZ LE TRANCHANT durant toute l'opération, par exemple avec un scotch sur le fil de la lame, et / ou en le verrouillant dans son étui, et /ou en fixant la lame dans un étau. Parce que, quand on tire sur la bande - élastique, rappelons-le -, ça peut sauter à la moindre inattention. Je le dis, je le sais, ça m'est arrivé. Depuis, deux sécurités (que je conseille vivement) : scotch ou duct-tape tout le long du fil, ET lame immobilisée - soit dans l'étui avec du duct-tape, soit sur une table avec des serre-joints ou un étau. Faut pas exposer son corps à des risques facilement évitables.
Voilà. Si ça peut aider, dans ces temps qui commencent à sentir le brûlé...