Mon niveau de préparation

Je me pose - vu que j'ai le temps pour ça - des questions existentielles.

J'ai des armes et munitions de guerre, des lits de camp et des sacs de couchage dans ma cave, une réserve alimentaire d'une douzaine de mois, une cage de faraday de 1,5m³, des stocks de médicaments, dont quatre sortes d'antibiotiques, un ifak et un traumakit complets et je sais m'en servir, de quoi communiquer, de quoi cuisiner, j'ai un générateur solaire, j'habite un quartier de cinq cents villas dans les bois, à très fort sentiment d'appartenance, dans lequel existe déjà un réseau et que j'ai mentalement sécurisé des dizaines de fois, j'ai des réserves de semences, je teste mon potager depuis cinq ans, j'ai des masques à gaz, des cartouches, des combinaisons chimiques et un stock de carburant (1m³) et d'eau (2m³). Parmi mes amis les plus proches, il y a un toubib, un pharmacien et un maraîcher, mes économies sont en cash, or et argent. J'ai, au cas où, une BAD perdue en forêt à 70 km et je maitrise l'essentiel en bushcraft. Ma famille est prévenue, le regroupement se fait chez moi, nous serions alors huit adultes et deux bébés. D'après mon tableau de préparation, mon score est à près de 50%.

N'ai-je pas été trop loin? Le jour où je devrais mettre tous ces éléments en route, est-ce que la vie sera encore souhaitable? Aurai je la volonté d'être un survivant?

La vie est toujours souhaitable !
Même dans les pires circonstances.
Si je peux me permettre, ce n'est pas dans ta préparation que tu es allé trop loin, mais dans ta réflexion !

Tout ça m'a l'air très bien.

Pourquoi ne couche-tu pas ta réflexion sur le papier ?

Ça pourrait faire un très bon bouquin !

A la lecture de ton bilan de préparation, je conclus que tu ne fais pas les choses à moitié. Ton niveau de préparation est largement au-dessus de la moyenne de notre forum, le top même 
La question de savoir si tu n’es pas allé trop loin est intéressante car c’est peut-être le signal que ta préparation est arrivée à terme, à maturité. Enfin je le comprends ainsi. Peut-être est-il temps de passer à un simple courant d’entretien de la machinerie dans laquelle tu t’es investi.

Volonté de survivre… Il est déjà difficile de l’apprécier pour son propre compte, plus difficile encore pour une personne que l’on connait qu’occasionnellement via un écran.
Dans un contexte dégradé les interactions familiales peuvent nous pousser à apporter le meilleur de nous-mêmes.
Je suppose que tu es grand-père (deux bébés), lutter pour sa famille est une puissante motivation. Peut-on d’ailleurs réfréner cette motivation lorsque les liens sont complets et sincères ?

J’ai cessé de me préparer, peut-être par conviction qu’au-delà d’un point d’organisation la situation sera de toute façon hors de mon champ d’action, ou encore par lassitude.
Je préfère, dans une certaine mesure, m’occuper à oeuvrer au bien-être de mes proches, plutôt que d’être préoccupé, tourmenté, par ma capacité à sortir ma famille d’hypothétique situation périlleuse.

Ancelin a écrit:La vie est toujours souhaitable !
Même dans les pires circonstances.

Ce n'est pas tout à fait exact, la souffrance, mentale ou physique, peut t'emmener à des actes extrêmes. Le suicide et l'euthanasie ne frappent pas que les plus faibles, au contraire. J'en suis la preuve (vivante ).

NB; J'ai regardé hier soir une émission télé (FR5) sur la crue centennale de la Seine à Paris. Un scientifique disait quelque chose comme: "ce à quoi nous devons nous préparer c'est à l'inattendu"; ça m'a rappelé la fameuse maxime militaire: "toute préparation au combat explose dès le premier contact wait out" qui est l'expression radio vers l'échelon supérieur lors du premier contact avec l'ennemi. C'est peut-être ça qui m'angoisse, moi qui ai toujours eu le sentiment de piloter ma vie selon ma volonté.

Sieg a écrit:Tout ça m'a l'air très bien.

Pourquoi ne couches-tu pas ta réflexion sur le papier ?

Ça pourrait faire un très bon bouquin !

 
Lol, j'ai abandonné l'idée après deux tentatives. Je suis trop ambitieux. Après quelques pages, je n'arrive plus à suivre mes propres idées.

https://instinct-de-survie.forumgratuit.org/f94-nos-fictions

Salut Iso,

je ne sais pas s'il faut survivre à tout prix...

se donner des capacités de résilience en cas de conditions dégradées, oui, survivre à un enfer nucléaire ou à une guerre bactériologique massive... je suis pas sur...

je me donne de la capacité à pouvoir encaisser et à passer au travers de crises potentielles, mais je ne cherche pas à me préparer à tout.... sinon c'est l'angoisse permanente, tu ne seras jamais prêt à tout.

je pense que la démarche qui consiste à se donner les moyens de pallier à un dérèglement des flux d'approvisionnement (chaine logistique, flux énergétique ...) est une bonne démarche. se préparer à un effondrement civilisationnelle global me semble voué à l'échec, il y a trop de paramètres à prendre en compte.

je me dis que c'est un peu comme la préparation au premiers secours, c'est un minimum vital qu'il est bon de posséder pour palier en attendant l'arrivée des secours, même si je le voulais, je ne pourrai pas devenir cardiologue, neuro chirurgien ou encore oncologue... c'est à la fois une forme de préparation et en même temps l'acceptation d'une forme de renoncement. Pour moi ça évite d'en faire trop, tout en se tranquillisant sur l'essentiel.

si on veut éviter le pire, il faut maintenir tout ou partie du système actuel... je serai plus partisan d'une ou plusieurs partie, mais pas du tout 

Je suis peu ou prou sur la même ligne que toi

Bravo pour ta préparation !!
Il y a un élément que tu ne pourras pas contrôler, c’est la chance : même avec la meilleure préparation au monde si tu es au mauvais endroit au mauvais moment, ou si tu dois faire face à une accumulation de malchances et ben ça sera foutu alors que quelqu’un sans aucune préparation pourra avoir de la chance et s’en sortir à chaque fois. Attention je ne dis pas que ça se sert à rien de se préparer et qu’on a plus de chance de survire si on ignore le danger mais simplement pour relativiser et accepter le fait que l’on ne peut pas tous prévoir/ guérir / réparer et que même avec la meilleure préparation du monde, on reste vulnérable

Cela tombe bien, je crois pouvoir être qualifié de lucky boy. Et comme je vis dans un endroit idéal à de multiples points de vue (géographique, géologique, météorologique, urbanistique) et que je ne sors plus de chez moi que pour aller chez le kiné à 200 mètres, ça devrait le faire

Parfois vivre (ou survivre) pour soi n'a pas vraiment d'intérêt, mais vivre pour les autres, survivre pour les autres est vraiment important.

Ma petite réflexion du jour....

Le grand Lao Tseu disait :

"Si tu veux te nourrir pour une journée, tu chasseras.

Si tu veux te nourrir pour une vie entière, tu planteras des arbres."