Je viens de retrouver un article que j'avais écrit pour BAM et qui n'a pas été publié.
Dans le BAM N°3, j'avais abordé le vaste sujet de ''Comment trouver de l'eau dans la nature''.
Cet article est resté incomplet tant que les sujets de la filtration et de la purification n'avaient pas été traités.
En effet, de nombreuses maladies peuvent être contractées en buvant une eau impropre à la consommation. Elles peuvent être d'origine virale comme l'Hépatite A, d'origine bactérienne comme la Leptospirose, la Salmonellose, la Dysenterie, l'E.coli, voir parasitaire comme L'Ankylostomose ou La Bilharziose (parasites courant dans les zones tropicales). Chaque année, plusieurs millions de personnes décèdent suite à l'ingestion d'eau non potable. A ce triste tableau se rajoute les pollutions chimiques (pesticides, engrais, industrie...). D'où la nécessité de ne pas boire la première eau venu.
La seule eau étant potable immédiatement étant l'eau de pluie à condition qu'elle ai été récolté dans des récipients propres et aussi que les vents dominants n'aient pas ramené les nuages d'une zone fortement industrialisée (risque de pollution par les matières chimiques et les métaux lourds en suspension dans l'atmosphère). En sécurité, il est toujours préférable de la passer au travers de charbon actif afin de supprimer tous ces polluants.
Avant de penser à purifier, il faut passer par le stade de la filtration afin de supprimer au maximum toutes les matières en suspension.
Il existe sur le marché de nombreux fabricants proposant des filtres de très bonne qualité.
Certains sont de simples pailles permettant de boire en aspirant directement l'eau qui deviendra potable grâce à la combinaison d'un cartouche filtrante associé à de la résine d'iode.
Légèrement plus évolué, le modèle Frontier Pro de chez Aquamira a fait beaucoup d'adepte de par sa taille et son poids. Le point fort de ce filtre réside aussi dans les multiples possibilités d'utilisation (adaptateur pour bouteille plastique, pour poche Ortieb ou Source, directement sur le tuyau d'un Camelbak et même livré avec un tuyau transparent pour s'en servir en paille). Toutefois, en cas de risque épidémique (virus ou bactérie de petite taille), il est nécessaire de rajouter une purification chimique de type Micropur.
Lors des stages ENS, la taille du groupe nécessitant un volume d'eau beaucoup plus important, nous utilisons un filtre Pocket de chez Katadyn. Beaucoup plus cher, plus lourd (550gr) mais il peut être qualifié de Rolls des filtres à eau. Le filtre céramique, filtrant sur toute son épaisseur élimine les bactéries, protozoaires et autres agents pathogènes qui en raison de leur taille ne peuvent franchir les micropores de la cartouche filtrante (0,2 microns). Contrairement aux filtres à usage unique, la céramique peut être nettoyée de nombreuses fois afin que ses performances de filtration restent identiques. L’imprégnation de particules d’argent sur la cartouche céramique protège le filtre contre la régénération des bactéries et assure un «auto entretien» du filtre, efficace contre les bactéries et protozoaires. Filtre cher mais vraiment efficace pour un groupe puisqu'il a un rendement d'un litre à la minute.
Concernant ces filtres, il est bon de rajouter qu'il faut à tout prix les protéger du gel sinon la cartouche peut se fendre et il ne servira plus à rien. Le gros problème étant surtout sur les filtres ''jetables'' où le non accès à la cartouche ne permet pas de s'apercevoir de la fissure.
Bien sur, nous n'avons pas toujours sous la main un filtre manufacturé. Rien n'est perdu car il existe une multitude de possibilité pour filtrer de l'eau, la seule limite étant notre imagination. Je vais en énumérer quelques unes que je vous conseille fortement de mettre en œuvre avant le jour où vous pourriez en avoir réellement besoin.
Un simple bandana ou la manche d'un tee-shirt vous permettra d'obtenir une eau claire. En utilisant la bouteille d'eau minérale vide que vous avez pris soin de conservé ou celle que vous aurez ramassé par terre (trouvable même dans les lieux les plus reculés....), faite une entaille dans le bouchon et faite y rentrer en force le tissu. Remplissez la bouteille d'eau, retournez et attendez que la gravité terrestre fasse son travail.
L'eau chargée en sédiment en suivant le sens des fibres du tissus (et non en passant à travers le tissu) va se débarrasser de ses impuretés.
Dans le même esprit, vous pouvez vous servir d'un morceau de coton récupéré dans votre pharmacie. Il suffit de le coincer dans la fermeture d'un sac Ziplock pour obtenir une eau relativement claire.
Pour les dames ou pour les hommes prévoyants, un tampon hygiénique fera le même travail en ayant aussi l'avantage d'être un excellent allume feu.
En cas de pénurie complète de matériel, il vous reste toujours votre tee-shirt. Il faut alors réaliser un trépied avec du bois, découper le tee-shirt en morceau pour faire 2 à 3 étages selon l'eau à filtrer. Dans l'étage du bas, mettez du charbon de bois que vous aurez pris soin de piler. A l'étage supérieur du sable et au plus haut, vous pouvez laisser le tissu seul. Versez l'eau dans l'étage le plus haut et laissez couler une paire de minutes avant de commencer à recueillir l'eau ainsi filtré.
De même, en réalisant le même empilement dans une bouteille, vous vous trouvez en présence d'un entonnoir filtrant. Simple à réaliser, il suffit de couper le fond de la bouteille, de faire quelques petits trous dans le bouchon grâce à la pointe du couteau. Tassez contre le bouchon un morceau de tissu, coton ou gaze et mettez ensuite une couche de charbon suivi d'une couche de sable, de petits graviers recouvert de petits cailloux.
LA PURIFICATION :
Maintenant que nous avons à disposition de l'eau claire, il faut la débarrasser de tous les agents pathogènes invisibles à l’œil nu. La purification chimique reste la solution la plus fiable, la plus facile et la plus rapide. Il est possible de trouver dans les magasins de sport et dans les pharmacies différentes marques de produits se présentant soit en cachet soit en goutte. En prenant l'exemple du Micropur (base de chlore associé à des ions d'argent permettant une conservation de l'eau traitée durant une période pouvant aller jusqu'à 6 mois), il est toujours obligatoire de prendre le temps de lire la notice afin d'être sur du temps de latence avant que l'eau n'ai été débarrassé de tous ses éléments pathogènes. Attention toutefois de prendre un laps de temps supplémentaire lorsque l'eau est froide car, alors, le produit mettra plus de temps à être efficace.
Une petite astuce pour les utilisateurs de comprimés : afin que l'opercule en aluminium ne se perce pas accidentellement au fond de vos poches, recouvrez le de scotch américain et prenez soin de marquer dessus au marqueur de quoi il s'agit ainsi que la posologie.
Autre solution : les UV. La marque Steripen a développé un système portable peu encombrant et pesant moins de 100 gr. Les rayons UV purifient l’eau de tous ses polluants organiques. La portée de la lumière ultraviolette détruit l’ADN des bactéries, virus et protozoaires et les rend inoffensifs. Il suffit de tremper le stylo dans la gourde, de le mettre en fonctionnement pendant 90 secondes pour un litre.
Dans certains pays d'Afrique, les villageois entreposent l'eau dans des bouteilles transparentes en plein soleil pour la rendre potable.
Attention toutefois à ce procédé Africain car je ne suis pas persuadé que nous ayons les mêmes défenses immunitaires.
Dernière solution : l'ébullition. Il suffit de porter l'eau à ébullition pour la débarrasser des agents pathogènes intestinaux et des micro-organismes. C'est là où le fait d'avoir une gourde en inox et non en aluminium* a tout son intérêt. Une fois l'eau porté à ébullition, vous possédez un récipient étanche pour la transporter et un même temps une bouillotte bien appréciable par basse température.
Il est aussi possible de porter de l'eau à ébullition dans une bouteille en plastique à condition de la suspendre et qu'elle soit pleine.
Faute de récipient métallique, il est possible de porter l'eau à ébullition dans un récipient en écorce de bouleau ou en bois en se servant de pierre chauffé dans un bon feu (éviter les pierres poreuses qui risquent d'éclater).
Pour finir cet article, je vous invite à tester toutes les idées, et mêmes les plus farfelus, qui vous traverse l'esprit concernant des manières de filtrer de l'eau.
Bonne sortie et bonne hydratation.
*l'aluminium dégage en chauffant des substances nocives pour la santé et en plus, beaucoup de gourdes en aluminium ont à l'intérieur un revêtement vernis qui serait endommagé en chauffant.
Dans le BAM N°3, j'avais abordé le vaste sujet de ''Comment trouver de l'eau dans la nature''.
Cet article est resté incomplet tant que les sujets de la filtration et de la purification n'avaient pas été traités.
En effet, de nombreuses maladies peuvent être contractées en buvant une eau impropre à la consommation. Elles peuvent être d'origine virale comme l'Hépatite A, d'origine bactérienne comme la Leptospirose, la Salmonellose, la Dysenterie, l'E.coli, voir parasitaire comme L'Ankylostomose ou La Bilharziose (parasites courant dans les zones tropicales). Chaque année, plusieurs millions de personnes décèdent suite à l'ingestion d'eau non potable. A ce triste tableau se rajoute les pollutions chimiques (pesticides, engrais, industrie...). D'où la nécessité de ne pas boire la première eau venu.
La seule eau étant potable immédiatement étant l'eau de pluie à condition qu'elle ai été récolté dans des récipients propres et aussi que les vents dominants n'aient pas ramené les nuages d'une zone fortement industrialisée (risque de pollution par les matières chimiques et les métaux lourds en suspension dans l'atmosphère). En sécurité, il est toujours préférable de la passer au travers de charbon actif afin de supprimer tous ces polluants.
Avant de penser à purifier, il faut passer par le stade de la filtration afin de supprimer au maximum toutes les matières en suspension.
Il existe sur le marché de nombreux fabricants proposant des filtres de très bonne qualité.
Certains sont de simples pailles permettant de boire en aspirant directement l'eau qui deviendra potable grâce à la combinaison d'un cartouche filtrante associé à de la résine d'iode.
Légèrement plus évolué, le modèle Frontier Pro de chez Aquamira a fait beaucoup d'adepte de par sa taille et son poids. Le point fort de ce filtre réside aussi dans les multiples possibilités d'utilisation (adaptateur pour bouteille plastique, pour poche Ortieb ou Source, directement sur le tuyau d'un Camelbak et même livré avec un tuyau transparent pour s'en servir en paille). Toutefois, en cas de risque épidémique (virus ou bactérie de petite taille), il est nécessaire de rajouter une purification chimique de type Micropur.
Lors des stages ENS, la taille du groupe nécessitant un volume d'eau beaucoup plus important, nous utilisons un filtre Pocket de chez Katadyn. Beaucoup plus cher, plus lourd (550gr) mais il peut être qualifié de Rolls des filtres à eau. Le filtre céramique, filtrant sur toute son épaisseur élimine les bactéries, protozoaires et autres agents pathogènes qui en raison de leur taille ne peuvent franchir les micropores de la cartouche filtrante (0,2 microns). Contrairement aux filtres à usage unique, la céramique peut être nettoyée de nombreuses fois afin que ses performances de filtration restent identiques. L’imprégnation de particules d’argent sur la cartouche céramique protège le filtre contre la régénération des bactéries et assure un «auto entretien» du filtre, efficace contre les bactéries et protozoaires. Filtre cher mais vraiment efficace pour un groupe puisqu'il a un rendement d'un litre à la minute.
Concernant ces filtres, il est bon de rajouter qu'il faut à tout prix les protéger du gel sinon la cartouche peut se fendre et il ne servira plus à rien. Le gros problème étant surtout sur les filtres ''jetables'' où le non accès à la cartouche ne permet pas de s'apercevoir de la fissure.
Bien sur, nous n'avons pas toujours sous la main un filtre manufacturé. Rien n'est perdu car il existe une multitude de possibilité pour filtrer de l'eau, la seule limite étant notre imagination. Je vais en énumérer quelques unes que je vous conseille fortement de mettre en œuvre avant le jour où vous pourriez en avoir réellement besoin.
Un simple bandana ou la manche d'un tee-shirt vous permettra d'obtenir une eau claire. En utilisant la bouteille d'eau minérale vide que vous avez pris soin de conservé ou celle que vous aurez ramassé par terre (trouvable même dans les lieux les plus reculés....), faite une entaille dans le bouchon et faite y rentrer en force le tissu. Remplissez la bouteille d'eau, retournez et attendez que la gravité terrestre fasse son travail.
L'eau chargée en sédiment en suivant le sens des fibres du tissus (et non en passant à travers le tissu) va se débarrasser de ses impuretés.
Dans le même esprit, vous pouvez vous servir d'un morceau de coton récupéré dans votre pharmacie. Il suffit de le coincer dans la fermeture d'un sac Ziplock pour obtenir une eau relativement claire.
Pour les dames ou pour les hommes prévoyants, un tampon hygiénique fera le même travail en ayant aussi l'avantage d'être un excellent allume feu.
En cas de pénurie complète de matériel, il vous reste toujours votre tee-shirt. Il faut alors réaliser un trépied avec du bois, découper le tee-shirt en morceau pour faire 2 à 3 étages selon l'eau à filtrer. Dans l'étage du bas, mettez du charbon de bois que vous aurez pris soin de piler. A l'étage supérieur du sable et au plus haut, vous pouvez laisser le tissu seul. Versez l'eau dans l'étage le plus haut et laissez couler une paire de minutes avant de commencer à recueillir l'eau ainsi filtré.
De même, en réalisant le même empilement dans une bouteille, vous vous trouvez en présence d'un entonnoir filtrant. Simple à réaliser, il suffit de couper le fond de la bouteille, de faire quelques petits trous dans le bouchon grâce à la pointe du couteau. Tassez contre le bouchon un morceau de tissu, coton ou gaze et mettez ensuite une couche de charbon suivi d'une couche de sable, de petits graviers recouvert de petits cailloux.
LA PURIFICATION :
Maintenant que nous avons à disposition de l'eau claire, il faut la débarrasser de tous les agents pathogènes invisibles à l’œil nu. La purification chimique reste la solution la plus fiable, la plus facile et la plus rapide. Il est possible de trouver dans les magasins de sport et dans les pharmacies différentes marques de produits se présentant soit en cachet soit en goutte. En prenant l'exemple du Micropur (base de chlore associé à des ions d'argent permettant une conservation de l'eau traitée durant une période pouvant aller jusqu'à 6 mois), il est toujours obligatoire de prendre le temps de lire la notice afin d'être sur du temps de latence avant que l'eau n'ai été débarrassé de tous ses éléments pathogènes. Attention toutefois de prendre un laps de temps supplémentaire lorsque l'eau est froide car, alors, le produit mettra plus de temps à être efficace.
Une petite astuce pour les utilisateurs de comprimés : afin que l'opercule en aluminium ne se perce pas accidentellement au fond de vos poches, recouvrez le de scotch américain et prenez soin de marquer dessus au marqueur de quoi il s'agit ainsi que la posologie.
Autre solution : les UV. La marque Steripen a développé un système portable peu encombrant et pesant moins de 100 gr. Les rayons UV purifient l’eau de tous ses polluants organiques. La portée de la lumière ultraviolette détruit l’ADN des bactéries, virus et protozoaires et les rend inoffensifs. Il suffit de tremper le stylo dans la gourde, de le mettre en fonctionnement pendant 90 secondes pour un litre.
Dans certains pays d'Afrique, les villageois entreposent l'eau dans des bouteilles transparentes en plein soleil pour la rendre potable.
Attention toutefois à ce procédé Africain car je ne suis pas persuadé que nous ayons les mêmes défenses immunitaires.
Dernière solution : l'ébullition. Il suffit de porter l'eau à ébullition pour la débarrasser des agents pathogènes intestinaux et des micro-organismes. C'est là où le fait d'avoir une gourde en inox et non en aluminium* a tout son intérêt. Une fois l'eau porté à ébullition, vous possédez un récipient étanche pour la transporter et un même temps une bouillotte bien appréciable par basse température.
Il est aussi possible de porter de l'eau à ébullition dans une bouteille en plastique à condition de la suspendre et qu'elle soit pleine.
Faute de récipient métallique, il est possible de porter l'eau à ébullition dans un récipient en écorce de bouleau ou en bois en se servant de pierre chauffé dans un bon feu (éviter les pierres poreuses qui risquent d'éclater).
Pour finir cet article, je vous invite à tester toutes les idées, et mêmes les plus farfelus, qui vous traverse l'esprit concernant des manières de filtrer de l'eau.
Bonne sortie et bonne hydratation.
*l'aluminium dégage en chauffant des substances nocives pour la santé et en plus, beaucoup de gourdes en aluminium ont à l'intérieur un revêtement vernis qui serait endommagé en chauffant.