protéger le sac de couchage contre l'humidité

Ma question s'adresse principalement à lambda et Kilbith, mais je prends toutes les suggestions.
Comment entreposer un sdc en hiver, après l'avoir utilisé la nuit et que l'humidité ambiante en ait imprégné au moins l'extérieur (parce que je prends pour acquis que la chaleur du corps garde l'intérieur plutôt sec).
Dans mon abri, j'ai souvent tassé le sdc dans une boite étanche le matin venu, mais la nuit suivante, il avait conservé l'humidité acquise et pire, même l'intérieur était légèrement humide.
Dans mon tipi, j'ai un grand coffre. Est-il raisonnable de penser que je pourrais y déposer le sac de couchage non comprimé et même pas roulé? cela éviterait-il que l'humidité extérieure ne migre vers l'intérieur?
C'est une question de pure paresse au fond, je peux bien rapporter mon sdc à la maison chaque fois, mais j'aime l'idée d'avoir tout l'équipement prêt à l'emploi sur place.
Comment faites-vous, aventuriers du froid?

Question interressante

Sous abri, tu es sûre que c'est l'humidité "ambiante" qui a mouillé le sac ? Ca arrive quand on touche le dessous d'une toile mouillée, ou qu'on est en pleine brume qui retombe en rosée, ou qu'on dort direct sur la neige, mais sous abri ? Ce serait pas plutôt que c'est l'humidité de ton corps qui se condense en migrant vers les parties froides de l'isolant, quitte à ce que le point de rosée soit atteint plus vite dans un abri un peu humide ?

J'suis ni un aventurier ni du froid. Mais je sais qu'un sac de couchage, moins on le compresse et moins on l'enferme, mieux il se porte.
Si tu as l'option de le laisser dans un abri, que l'abri n'est pas plus humide que le sac lui-même (y'a des cabanons en ciment qui sont terribles pour ça en hiver), évidemment le mieux est simplement de le suspendre grand ouvert.
En itinérant, saisir un rayon de soleil quand on peut, pour s'arrêter et pendre le matériel. Qu'il respire, même vingt minutes. Ceci dit quand on n'a pas le choix les sacs en synthétique peuvent être assez endurants, assez surdimensionnés pour continuer à isoler très décemment alors même que leur épaisseur extérieure finit par se charger de petits glaçons après quelques jours sans pouvoir sécher du tout.

Maintenant si c'est la crise, il y a des astuces pour aider un peu le sac à sécher. Par exemple, si on a au moins un réchaud, étendre le sac sur une surface sèche (par exemple le tapis mousse), remplir une gourde avec l'eau la plus chaude possible, et rouler doucement la gourde sur le sac en appuyant bien comme si on étalait une pâte à tartes. C'est le truc un peu contre-intuitif : par nature l'isolant du sac ne va pas facilement laisser rentrer la chaleur qui aiderait à le sécher, parce que justement il est isolant. Remède : l'écraser. Un isolant écrasé est moins isolant, la chaleur rentre, l'air entre les fibres sèche, l'humidité s'évapore un peu. D'où l'idée de rouler une gourde très chaude dessus en l'écrasant. Ca fait pas de miracle mais ça rachète quelques points de chaleur quand on ne peut pas sécher proprement les affaires pendant trop longtemps. C'est peut-être un truc que tu pourrais essayer la prochaine fois que tu retourneras à ton abri pour y trouver le sac sorti humide de la boîte.

Tout ça c'est pour le synthétique. Avec de la plume, dans mon expérience y'a rien de pratique sur le terrain. On est toujours en sursis. Mais si t'avais un sac en plume, au moment de le sortir de la boîte dont tu parles, tu nous aurais aussi parlé de l'odeur de chevreuil mort depuis six jours...

( C'est marrant que tu parles de sac de couchage. Un truc qui m'a surpris en arrivant ici, c'est ton avatar avec le sac laissé à prendre l'eau du ciel et celle du sol. )

Je ne dis pas que mon sac est mouillé, mais humide ça oui. J'habite une région très humide, 75% et plus en général, pire la nuit et l'hiver, donc laisser n'importe quel tissu à l'air, il prendra l'humidité ambiante. Alors le suspendre grand ouvert n'est pas une option, je ne pourrais pas y dormir.
La gourde d'eau chaude est peut-être un truc à essayer.
Sur mon avatar, le sdc en duvet est protégé par un sac de compression étanche, il ne risque rien

Bonjour,

Lambda a une bien plus grande expérience que moi de la vie en cabane rustique par grand froid. Il est donc le plus habilité à te répondre.

De mémoire : Le cœur de son couchage est constitué par un grand sac de couchage Valandré en excellent duvet (Thor ou Odin je ne sais pas exactement mais on est au dessus de 1000g de duvet). Il a de nombreuses nuit en cabane par grand froid devant lui et le sac pas mal d'année.

Pour te répondre :

AMHA, pour un sac de couchage (synthétique ou duvet) il est important de le comprimer le moins possible en dehors de la nécessité du transport.

Par grand froid, pour des raisons de compacité, j'utilise un sac en duvet noir. Le plus souvent un sac avec 800g de duvet d'oie de qualité excellente pour un poids d'environ 1,450 kg.

Il n'est pas très léger, mais réalisé avec un tissu solide (genre 60g/m²) mais respirant (pas de membrane imper/respi), il est grand (je peux m'habiller dedans (je fais 88kg pour 1.82m), zippé et très très compartimenté (c'est important au long cours car cela évite que le duvet bouge, se tasse, s'agrège).

C'est valable jusque vers -18°C habillé dedans en sous vêtement épais intégral genre 200g woolpower (pieds à la tête).

Au delà j'utilise plus de vêtement (ex: 200g de duvet pant+veste), un sursac en synthétique (130g apex) et un grand sursac goretex (US ARMY). C'est valable pour -30°C au moins avec le matelas adapté (testé).

L'ensemble : Duvet premium 800g + 200g duvet de qualité + 133g quilt apex : environ 1200g d'équivalent duvet : on est au moins au niveau d'un Valandré Odin et on touche le Thor : http://fr.valandre.com/sacs-de-couchage/odin-neo.html
http://fr.valandre.com/sacs-de-couchage/thor-neo.html


Une fois décrit mon couchage :

-Dès que je me lève j'ouvre mon duvet et je le retourne pour exposer l'extérieur. Si je peux je le pends à une branche. Si possible exposé au soleil (il est noir) et au vent (léger bien sûr) si le temps est sec.

-Je pense, au contraire de toi, que l'humidité est surtout à proximité du corps. C'est important de profiter que le sac soit encore "chaud et humide" pour permettre à une partie de l'humidité de s'éliminer au plus vite.

-Pour le journée, je ne compresse jamais le sac si je ne dois pas le transporter. De toute façon mon sac de compression est plutôt grand. Je le laisse donc soit déroulé, soit dans l'enveloppe en goretex (protection mécanique et contre la saleté, l'humidité...). C'est important que le sac soit le plus "déployé" possible (grande surface d'échange exposée).

-La présence d'un quilt en synthétique APEX noir durant la nuit favorise le déplacement du point de condensation vers l'extérieur du sac durant la nuit. Il est léger et grand et ne compresse pas le sac dessous.

-De la même façon que pour mon sac de couchage, j'aère et j'expose le plus possible le quilt apex au soleil et au vent. Le synthétique sèche vite et de toute façon il est peu gêné par l'humidité.  

Notes que de cette façon j'ai deux fois plus de surface pour faire sécher mon couchage que si j'avais un plus gros sac de couchage en duvet (un quilt 133g d'apex c'est environ 200g de duvet en plus. Mais un sac de 1000/1200g de duvet serait plus difficile à faire sécher quoique un peu plus léger).


Le truc important c'est de NE PAS mettre un sac de couchage ayant servi plusieurs nuit dans le grand froid temporairement dans un endroit chaud. Surtout surtout ne pas le faire alors qu'il est compressé!

En effet, dans ton sac de couchage quel qu’il soit, tu as de l'humidité qui a stagné sous la forme de petites particules de glace. En soit ce n'est pas très grave.

Mais si tu mets temporairement ce sac au chaud par +0°C, surtout si compressé, les petites particules de glace vont fondre, s'agréger et tu auras de (relativement) grosses boules de glace agglomérées aux flocons de duvet. Ce phénomène se concentrant par endroit en grosse boule. A ce stade plus de gonflant et tu dois complétement faire sécher le duvet pour qu'il retrouve tout son gonflant et c'est très long.

Donc si tu arrives dans un refuge chauffé : il faut étaler le sac de couchage grand ouvert le plus vite possible et ne pas le laisser dans sa housse à coté d'un point chaud.

Dernier truc : par condition vraiment pourrie (froid humide, pas de soleil, bloqué dans uen tente), rien ne remplace 'l'usage d'une barrière pare vapeur" (VBL). Ce n'est pas agréable mais c'est un life saver. Dans ce but j'emporte toujours un sac de couchage de type "couverture de survie" (imperméable, pas respirant).

(j'ai détaillé au delà de ta demande car je pense que c'est d'intérêt général).

Bonjour!

Ramolo et Kilbith t'ont deja donne s'excellentes pistes a explorer pour resoudre ton probleme de stockage. L'astuce de la bouillote/fer a repasser improvise de Ramolo est interessante! a garder dans un coin de la tete.
Je suis en gros les memes routines que Kilbith, dans ces contrees nordiques.

Peut etre puis je me permettre de rajouter 2/3 elements complementaires du fait que comme toi, j ai un abri, ma petite cabane, sur place et depuis quelques annees, par souci de simplicite de logistique, je stocke autant que possible tout mon matos "arctique" sur place...

Et sachant qu' entre 2 visites, il peut se passer quelques mois (session hivernale, session estivale et aussi parfois session automnale), j ai imagine un moyen de stocker mon systeme de couchage de facon aussi perenne que possible:

J'ai en effet un sac de couchage en duvet grand froid, un ancien Valandre, modele Thor, de 12/13 ans d'age. Et en back up, un sac synthetique assez volumineux achete sur place dans un supermarche.

Dans tous les cas, et Kilbith l'a bien mentionne, le concept clef, c'est aerer, aerer et encore aerer son sdc, des que l'occasion se presente (il en est de meme pour les couches de sol a ne pas negliger (ca peut condenser par fois pas mal entre la couche de sol et l exterieur du sac, ou l humidite peut remonter aussi dudit sol par capillarite).

- au matin, sac a dos completement ouvert secouer et suspendu, poser sur un sechoir, claie, au vent et soleil (si present).





par exemple ici je fais prendre l air a mon sdc et des couvertures en laine...
il faisait raisonablement froid et sec ce jour, mais pas de soleil, et j aurai du m appliquer a deneige mieux le sommet de mes "séchoirs" pour eviter de voir de la neige tomber sur le sac etendu...

- si la meteo ne permet pas cela, secher en cabane pas trop pres du poele/feu, mais en hauteur pour beneficier de la couche d'air chaud accumuler sous a toiture, et si possible en exposant le plus de surface possible au foyer (mais pas trop pres comme dit précédemment)...

- Pour du stockage au long terme, en fin de sejour, en prevision de mon prochain sejour, je seche comme précédemment indique le ou les sacs, et ensuite les stocke dans un container surdimentionne, en vrac, pas du tout compresse. et je referme l ensemble en laissant toujours un filet d air circuler dans ledit container. et le tout a l abri dans la cabane.

- Dans ce tres gros container, au fond, il y a le sac de couchage en synthetique en vrac, et par dessus, le sdc en duvet aussi en vrac.

Mes couches de sol (peau de rennes) sont suspendues ou posees en hauteur sur le container ou un tas de bois sec.

Ici, le container ferme, recouvert avec les peaux, pret pour la prochaine visite:



La ouvert, en phase de remplissage avec les 2 sdc.



et ferme



Cela fait plus de 2 ans ans que je procede ainsi maintenant, et jusqu a present, aucun souci a noter, d'une visite a l'autre. les sacs donnent l impression d avoir ete stockes la veille...

Mais le secret, cela reste un sechage et un stockage decompresse aussi pousses que possible...

Et aussi, quand le temps est sec, que ce soit ete ou hiver, meme quand on utilise pas les sacs (visite a la journee, ou simplement temerature nocturne ne justifiant pas l usage de ce type de sdc, en ete par exemple...), on sort et suspend régulièrement les sacs avant de les restocker...

Entre parentheses rapides, en randonne pulka, les possibilites d'entretien sont plus limitees, au matin avant de partir, le sac est l une des dernieres pièces remises dans le portage, je les fais secher sur ce que je peux, batons de si, branchages, dans la pulka vide.... Pendant le demontage du bivouac, et ensuite au moment de re empaquete le sace, je "joue de l'accordeon, ou du soufflet" avec en l enfoncant dans le sas, et l extrayant un grand nombre de fois pourchasser tout l'air chaud et humide residuel dedans et le ramplacer par de l air frais et sec... et ensuite il est prêt a etre empaquete en vrac dans un sac en minimisant toujours la compression bien sur...

Juste quelques remarques en vrac, aussi, du coup.

a+,
Lambda

Juste un truc...pour le duvet, c'est comme pour la laine et les peaux, lors du stockage dans un lieu clos il est préférable de prévoir un répulsif pour les petites bêbêtes et/ou un emballage vraiment étanche.

A minima : des morceaux de cèdre ou de la lavande à défaut de naphtaline.

Merci beaucoup à tous, en particulier Kilbith et Lambda. Je vais donc profiter du feu ravivé le matin pour faire sécher l'extérieur et l'intérieur du sac, et ensuite le déposer en vrac dans le coffre, ou si je constate qu'il est vraiment sec, dans un grand sac de plastique épais et ensuite dans le coffre.
La différence avec votre contrée et la mienne, c'est qu'ici l'air n'est JAMAIS sec. Et le soleil peu présent en hiver.
Je n'avais pas pensé au cèdre, je vais en trouver, sous mon abri j'ai déjà retrouvé un début de nid de souris en ouvrant mon sac de couchage, ce qui avait motivé le bac étanche.