Je suis ISO, la soixantaine, belge, originaire d’un milieu petit bourgeois, marié et père de trois enfants jeunes trentenaires. Je fus, après des études d'économie et de lettres, chef d’entreprise et consultant indépendant. Accessoirement, je fus également scout durant quinze ans, auto stoppeur au long cours durant ma jeunesse, officier de réserve d’infanterie pendant dix ans et randonneur solo en autonomie les dernières années. Je suis ce qu’on appelle un intellectuel et il y a plus de livres dans ma bibliothèque que de compétences dans mes dix doigts. Enfin, je fus toute ma vie bénévole dans une série d’associations sportives ou de jeunesse.
Parmi les caractéristiques qui me définissent, la prévoyance n’est pas le moindre, j’ai toujours été du genre à regarder où se trouvent les gilets de sauvetage lors de traversées en bateau, à placer des pneus hiver dès que les températures descendent et à équiper ma maison de détecteurs de fumée avant qu'ils deviennent obligatoires. Autres caractéristiques, l’indépendance, l’autonomie et la désobéissance (y compris civile) à l’autorité quelle qu’elle soit, durant mes études, à l’armée, au boulot et dans ma vie.
A vingt ans, libertaire et anarcho-syndicaliste, l’avenir était plutôt le genre «no future» insouciant, influencé d’une bonne dose d’existentialisme qui édictait que nul n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. En même temps, the sky was the limit, c’était la fin des trente glorieuses et le monde était à nous, sans souci d’écologie, d’inflation ou de déficit public. Quand je demandai à mon père s’il se rendait compte du monde qu’il me léguait, il me répondit: «un monde en paix, mon fils», socialement, politiquement et économiquement. Il avait – presque – raison,
Les années ‘70 et mes vingt-cinq ans marquent la fin de cette période d’insouciance et de folie avec les premier chocs pétroliers, le mouvement punk, Thatcher en Angleterre, Nixon et Reagan aux USA et Giscard à la barre. En deux ans, l’avenir s’assombrit, le plein emploi fait place au chômage, le mot «crise» s'installe dans les médias et ne les quittera plus, la réapparition du terrorisme politique (pas encore islamique) nous frappe de plein fouet, nous placions l’Afghanistan sur la carte du monde, qu’il ne quittera plus non plus.
Les années ‘80 et ‘90 ne font que renforcer le sentiment de descente aux enfers bien que des éclairs demeurent dans notre ciel tels la création et l’expansion de l’Union Européenne, la chute du mur qui met la guerre froide entre parenthèses, la fin de l’apartheid en Afrique du sud et l’avènement du numérique japonais, de la Chine de Deng Xiaoping, de la France de Mitterrand et de l’Allemagne réunifiée, accompagnant celui de la new wave, du grunge, du hip-hop et de la techno. Mais il s’avérera que ce ne furent que des chants du cygne. Les ouragans et pandémies (sida) commencent à faire parler d’eux, les catastrophes, industrielle de Bhopal, nucléaire de Tchernobyl, maritime de L’Exxon Valdez et financière du lundi noir de 87 éveillent notre conscience écologique et financière. Le sommet de la Terre de Rio, le protocole de Kyoto et les OGM signent les débuts de la prise de conscience écologique mondiale. Nous sentons avec les guerres du Golfe et l’accentuation des inégalités que nous sommes au bord d’un basculement qui mettra encore dix ans à se faire jour.
Personnellement, à part une (re)prise de conscience politique de gauche avec écolo, aucun des déchirements précités ne couvre l’essentiel de ma vie, ma femme et mes trois enfants constituèrent pendant près de 25 ans l’essentiel de mes préoccupations. Le couperet tombera, tel une lame d’échafaud, comme pour des milliards de mes congénères, le 11 septembre 2001. Depuis, tout part en couille! Au point qu’en 2013, je me mets à m’intéresser au survivalisme et que l’année suivante, j’élabore un plan de préparation sur dix ans, revu depuis à moult reprises.
Le 11 septembre 2001 doit se comprendre comme une date symbolique, qui a fait basculer le monde dans un chaos totalement incontrôlé de plus en plus marqué, avec une bourse dingue, la multiplication de médias insensés et de réseaux sociaux, des dirigeants d'Etats cinglés (Berlusconi, Trump, BoJo, Bolsonaro, Duterte, MBS etc.), des alertes climatiques à répétition, une guerre mondiale digitale qui n'a jamais été déclarée, une mondialisation à marche forcée et des pandémies à répétition (sida, ebola, influenza H1N1 et H5N1,SRAS) tels que nous les vivons aujourd'hui et qui, de mon point de vue, vont se multiplier. Là est ma définition de l'effondrement qui a bien sûr commencé de mon point de vue. C'est évidemment difficile pour tous ceux qui n'ont pas connu "la vie d'avant" de se faire une idée de la folie dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Si je peux donner un seul conseil, c'est celui d'étudier l'histoire, y compris contemporaine.
Je n’ai jamais cru en une fin du monde cataclysmique telle qu’elle peut nous être suggérée par le cinéma américain dans 2012, interstellar, je suis une légende, les fils de l’homme ou l’armée des douze singes, films que j’ai par ailleurs adoré voir et revoir – je suis généralement bon public. Si je suis éminemment spirituel, les croyances, religieuses ou autres ne m’ont jamais impacté et aucun événement ne m’a jamais terrorisé, j’aime du reste à répéter que je n’ai jamais eu peur de rien. Grande chance s’il en est.
Il y a quatre ans, mon monde semble s’écrouler sous mes pieds; je suis frappé d’un double accident vasculaire, aortique et cérébral, en pleine possession de mes moyens et capacités, lequel me cloue quelques jours dans le coma, quelques semaines aux soins intensifs et quelques mois en revalidation, je perds mon travail, mes occupations bénévoles, mes relations sociales, mes activités sportives. Tout disparaît en un claquement de doigts et ma vie sociale ressemble au zéro absolu, pratiquement bloqué que je suis entre lit et fauteuil six mois par an. Je me suis relevé grâce à mes qualités intrinsèques: courage, résistance à la douleur, volonté et parce que j’ai profité de ce que j’avais semé depuis trente ans: une famille unie et aimante.
Parmi les caractéristiques qui me définissent, la prévoyance n’est pas le moindre, j’ai toujours été du genre à regarder où se trouvent les gilets de sauvetage lors de traversées en bateau, à placer des pneus hiver dès que les températures descendent et à équiper ma maison de détecteurs de fumée avant qu'ils deviennent obligatoires. Autres caractéristiques, l’indépendance, l’autonomie et la désobéissance (y compris civile) à l’autorité quelle qu’elle soit, durant mes études, à l’armée, au boulot et dans ma vie.
A vingt ans, libertaire et anarcho-syndicaliste, l’avenir était plutôt le genre «no future» insouciant, influencé d’une bonne dose d’existentialisme qui édictait que nul n’est rien d’autre que ce qu’il se fait. En même temps, the sky was the limit, c’était la fin des trente glorieuses et le monde était à nous, sans souci d’écologie, d’inflation ou de déficit public. Quand je demandai à mon père s’il se rendait compte du monde qu’il me léguait, il me répondit: «un monde en paix, mon fils», socialement, politiquement et économiquement. Il avait – presque – raison,
Les années ‘70 et mes vingt-cinq ans marquent la fin de cette période d’insouciance et de folie avec les premier chocs pétroliers, le mouvement punk, Thatcher en Angleterre, Nixon et Reagan aux USA et Giscard à la barre. En deux ans, l’avenir s’assombrit, le plein emploi fait place au chômage, le mot «crise» s'installe dans les médias et ne les quittera plus, la réapparition du terrorisme politique (pas encore islamique) nous frappe de plein fouet, nous placions l’Afghanistan sur la carte du monde, qu’il ne quittera plus non plus.
Les années ‘80 et ‘90 ne font que renforcer le sentiment de descente aux enfers bien que des éclairs demeurent dans notre ciel tels la création et l’expansion de l’Union Européenne, la chute du mur qui met la guerre froide entre parenthèses, la fin de l’apartheid en Afrique du sud et l’avènement du numérique japonais, de la Chine de Deng Xiaoping, de la France de Mitterrand et de l’Allemagne réunifiée, accompagnant celui de la new wave, du grunge, du hip-hop et de la techno. Mais il s’avérera que ce ne furent que des chants du cygne. Les ouragans et pandémies (sida) commencent à faire parler d’eux, les catastrophes, industrielle de Bhopal, nucléaire de Tchernobyl, maritime de L’Exxon Valdez et financière du lundi noir de 87 éveillent notre conscience écologique et financière. Le sommet de la Terre de Rio, le protocole de Kyoto et les OGM signent les débuts de la prise de conscience écologique mondiale. Nous sentons avec les guerres du Golfe et l’accentuation des inégalités que nous sommes au bord d’un basculement qui mettra encore dix ans à se faire jour.
Personnellement, à part une (re)prise de conscience politique de gauche avec écolo, aucun des déchirements précités ne couvre l’essentiel de ma vie, ma femme et mes trois enfants constituèrent pendant près de 25 ans l’essentiel de mes préoccupations. Le couperet tombera, tel une lame d’échafaud, comme pour des milliards de mes congénères, le 11 septembre 2001. Depuis, tout part en couille! Au point qu’en 2013, je me mets à m’intéresser au survivalisme et que l’année suivante, j’élabore un plan de préparation sur dix ans, revu depuis à moult reprises.
Le 11 septembre 2001 doit se comprendre comme une date symbolique, qui a fait basculer le monde dans un chaos totalement incontrôlé de plus en plus marqué, avec une bourse dingue, la multiplication de médias insensés et de réseaux sociaux, des dirigeants d'Etats cinglés (Berlusconi, Trump, BoJo, Bolsonaro, Duterte, MBS etc.), des alertes climatiques à répétition, une guerre mondiale digitale qui n'a jamais été déclarée, une mondialisation à marche forcée et des pandémies à répétition (sida, ebola, influenza H1N1 et H5N1,SRAS) tels que nous les vivons aujourd'hui et qui, de mon point de vue, vont se multiplier. Là est ma définition de l'effondrement qui a bien sûr commencé de mon point de vue. C'est évidemment difficile pour tous ceux qui n'ont pas connu "la vie d'avant" de se faire une idée de la folie dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Si je peux donner un seul conseil, c'est celui d'étudier l'histoire, y compris contemporaine.
Je n’ai jamais cru en une fin du monde cataclysmique telle qu’elle peut nous être suggérée par le cinéma américain dans 2012, interstellar, je suis une légende, les fils de l’homme ou l’armée des douze singes, films que j’ai par ailleurs adoré voir et revoir – je suis généralement bon public. Si je suis éminemment spirituel, les croyances, religieuses ou autres ne m’ont jamais impacté et aucun événement ne m’a jamais terrorisé, j’aime du reste à répéter que je n’ai jamais eu peur de rien. Grande chance s’il en est.
Il y a quatre ans, mon monde semble s’écrouler sous mes pieds; je suis frappé d’un double accident vasculaire, aortique et cérébral, en pleine possession de mes moyens et capacités, lequel me cloue quelques jours dans le coma, quelques semaines aux soins intensifs et quelques mois en revalidation, je perds mon travail, mes occupations bénévoles, mes relations sociales, mes activités sportives. Tout disparaît en un claquement de doigts et ma vie sociale ressemble au zéro absolu, pratiquement bloqué que je suis entre lit et fauteuil six mois par an. Je me suis relevé grâce à mes qualités intrinsèques: courage, résistance à la douleur, volonté et parce que j’ai profité de ce que j’avais semé depuis trente ans: une famille unie et aimante.
Dernière édition par ISO le Sam 29 Jan 2022 - 12:47, édité 4 fois