Donc ma question : quel type d'acier avez-vous sur votre couteau buscraft ou couteau de camp capable de faire du batonnage
Je me demande si je me lance...sur un sujet aussi "glissant".
On peut peut être risquer quelques remarques....
La solidité d'un couteau lors du "bâtonnage" tient à plusieurs paramètres :
Avant tout une bonne méthode pour le bâtonnage et une bonne expérience qui évite de s'attaquer à une bûche trop grosse ou dans une essence de bois trop solide pour être bâtonnée.
Les critères indépendants de l'acier :- L'épaisseur de la lame.
Clairement une lame de 5mm d'épaisseur sera bien plus solide qu'une lame de 3mm.
- La longueur de la lame.
Avec une petite lame, on va bâtonner des bûches plus petites (donc moins solides) et on va exercer un bras de levier moins long sur la partie qui cède souvent en premier : la jonction lame/manche.
- La géométrie de la lame.
Une lame à "émouture intégrale" sera moins solide qu'une "émouture scandinave" ou "émouture baïonnette". D'une part il y aura moins d'acier sur la lame, d'autre part la friction sera différente. La friction va plus ou moins faciliter la fente de la bûche et/ou son blocage (d'où la casse).
- La forme du couteau.
Un couteau "plate semelle" sera potentiellement plus solide qu'un couteau monté "sur soie". Mais ce n'est pas une vérité absolue.
D'une part de nombreux "plates semelles" sont en fait évidés (pour gagner du poids) ou affaiblis par la présence de rivets fixant les plaquettes. D'autre part il existe des soies très épaisses.
- La conception du couteau.
Si un couteau ne possède que des angles droits ou aigus (c'est fréquent à la jonction manche/lame) cela correspond à des points de faiblesses où vont se concentrer le stress. La rupture sera souvent rapide à cet endroit.
- La mise en oeuvre de l'acier.
Les plaques/barres d'acier sont coulées ordinairement dans un sens donné, en quelque sorte l'acier possède un "sens" d'utilisation privilégié. Un peu comme le bois. Dans le sens optimal un acier est plus résistant que dans l'autre sens.
Les critères dépendant du type d'acier.- On bâtonne pour faire du feu, on fait du feu parce qu'il fait froid....et certains aciers deviennent très fragiles dès qu'il fait froid. C'est un facteur souvent ignoré.
- Les aciers "inoxydables" résistent bien à l'oxydation. Si de l'oxydation se développe, par exemple au niveau de la jonction manche/lame cela peut affaiblir les caractéristiques mécaniques de la lame. Mais il faut ordinairement pas mal d'oxydation.
Mais pas énormément si c'est une oxydation de type "pitting corrosion" qui peut plus particulièrement se développer dans certains milieux ou sur certains aciers : http://en.wikipedia.org/wiki/Pitting_corrosion
- Certains aciers sont plus "solides" (résilient) que d'autres à cause de leur composition.
C'est une caractéristique de chaque acier. Mais cette solidité est de nature complexe. Certains aciers sont sensibles à l'usure, même un faible stress peut s'accumuler et il peut y avoir rupture sous une faible charge.
En général les acier "carbone manganèse" sont plus solides que de nombreux aciers "inoxydables". Si on ajoute du Si (acier ressort) on augmente encore leur résilience.
Plus un acier carbone/manganèse comporte de carbone, moins il est résilient et tenace...mais plus il est dur ce qui augmente la durée de son tranchant dans les matériaux durs.
- Certains aciers sont plus solides du fait de la qualité de leur élaboration.
Les aciers sont plus ou moins "purs". Certaines impuretés (même en très faible quantité) vont augmenter leur tenacité/solidité et d'autres au contraire la réduire.
On explique, par exemple, la rupture des plaques de coque du Titanic vers 0°C par la présence de souffre en excès dans leur acier.
Source : http://writing.engr.psu.edu/uer/bassett.html
- Certains aciers sont plus solides du fait de leur procédé d'élaboration.
Dans les aciers complexes, le carbures ont tendances à s'agréger ce qui fait des "ruptures" dans les matrices. Le procédé "fritté" (ou "de la métallurgie des poudres") évite d'avoir lors de l'élaboration ce type de gros carbures qui sont autant d'amorces de rupture. Ces aciers frittés seront, à composition égales, plus solides que leurs équivalents réalisés de façon classique.
A suivre...