ByChris a écrit:Excellent idée Lambda que le mur d’escalade du Globe !
...
Je vais me renseigner auprès de Bever H. S. pour faire un essai complet des vêtements.
As-tu déjà testé leur salle ?
Ca marche pour ta parka la prochaine fois, j’apporterai la mienne.
...
Kilbith,
Salut les amis.
Chris, non, je n'ai pas testé leur salle, quand j'ai commencé à m'équiper à l'époque, je ne me suis pas trop posé de questions (peut-être aurais je du, cela m'aurais fait gagner du temps et quelques sous...)....
Il me fallait des vêtements pour "ne pas avoir froid en bricolant", voilà...
Et forcément j'ai du corriger le tir avec les "essais et erreurs" (ex: sorels hivernales mais de chantiers, coquées metal et sous chaussettes en coton + un grosse paire de chaussette en je sais plus quoi...
plus mauvais choix que ça, je pouvais pas trouver pire que cela, en ce qui me concerne....), ou encore un surpantalon en Goretex, parce que je sais plus ou j'avais lu que c'était bien pour je ne sais quelle activité "nordique"... résultat dans les bois Là haut, le pantalon en lambeau après 2 jours de bricolages... etc...
Alors, Chris, peut-être quelques remarques en ce qui concerne notre future virée, ceci afin de te donner, si besoin il en est, quelques lumières quand à la façon de choisir un matériel, dans un contexte donné :
On va évoluer dans un milieu un peu « velu », de type arctique, et être un peu « rustique », sans être extrême, loin de là, avec comme consigne de « s’en laisser sous le pied » en permanence.
Niveau confort, on va être en fait pas mal du tout, modulo cette notion de dosage d’effort, de maintien d’hygiène un peu il est vrai minimale, mais essentielle…
Tu vas voir, on sera souvent dans « l’à peu près », « l’improvisation », le « bricolage », le « changement de plan de dernière minute », les trucs pas prévus, des machins qui pètent à réparer, de la couture, etc….
Pas parce que l’on est négligent ou que l’on se sera mal préparé, mais parce que le contexte de « l’expèrience » le veut naturellement… Contexte que j’ai toujours recherché Là Haut, d’ailleurs…
Pas d’étape de marche de 60 km par jour avec 150 kg de Pulka derrière soit, et un chrono/GPS vissé au poignet, ou au contraire en version XMUL, avec 4 lyo et une couverture de survie par -30°C….
Juste une vie de cabane un peu rustique, quelque part, qui n’empêchera pas de boire un godet à un bar du coin à l’occasion… après avoir poussé un peu dans le watts pour trâiner des logs de bois en cours de bucheronnage, et avant de plus tard bivouaquer sur un ilôt à côté du terrain, revenant le lendemain à la cabane pour réparer des trucs, et ensuite faire une jolie ballade raquettes et pourquoi pas un campement improvisé au soir venant, et à se retrouver par indavertance coincé une journée de plus que prévue au campement, parce que temps pourri et pas glop pour revenir à la cabane de façon sereine et sûr, et/ou raquettes/pulka pétées à réparer…
Bref, rien de bien figé, rien de toujours bien prévu, et conditions climatiques qui peuvent varier (Kilbith l’a bien mentionné… et c’est fréquents, de plus en plus j’ai l’impression d'ailleurs) entre -30 bien sec et croustillant et +2 humide en une journée…
Cela veut dire que, dans ce contexte de vie particulier, à un moment donné ou un autre, il y’a de grande chance que le matos que tu vas choisir va être en dehors de sa plage d’utilisation prévue par le constructeur… alors quoi ? est ce que cela doit devenir un problème ? est ce que cela doit gâcher le séjour, être synonyme d’un échec ? non, AMHA…
De tout façon, quelque soient es choix d’équipement, pour ce genre de virée qui dure un peu, il y’a toujours un truc qui va va pas être à la hauteur, pour une raison ou une autre, et qu’il faudra faire avec…
On peut se poser la question suivante, doit on :
Soit, tenter de surenchérir au niveau recherche de solution matos pour utopiquement couvrir tout le domaine du possible : un SDC aussi performant de +10° a -50°C, qui pèse 22gr, rip-stop, fire-proof, water-proof, imper-respirant, etc…
Soit, choisir une solution correspondant à un CDC réaliste, n’offrant implicitement pas la possibilité de couvrir toutes les situations de façon exhaustive, mais qu’on peut compléter avec son savoir faire/être ?
En ce qui me concerne, il faut bien comprendre que quand je vais là haut, au vu de mon type d'activités, je me refuse à psychoter sur tel ou tel matériel, en m'imposant une façon de penser "ingénieur aéronautique", ou la moindre pièce d'équipement doit répondre à un CDC ayant une marge de manoeuvre fine comme une lame de rasoir, ou devrais je dire, n’acceptant aucun compromis... Avec 3 mois d’études pour chaque pièce d’équipement…
Alors, oui, Il y'a un panel de principes de bases à appliquer, fondé sur les lois de la physique et de la physiologie (les dernières découlant des premières), qui permettent de sélectionner l'équipement vestimentaire adéquate dans les grandes lignes, et que Kilbith a superbement résumé encore une fois (à lire et relire sans moderation, sérieusement....)... Après, 1000 gr, 900 gr, limites fabricants -20°C, -30°C....
Le confort de vie, voir même la survie de l'individu va dépendre de beaucoup d'autres choses aussi... de la façon d''être, de l'acceptance à ne pas compter QUE sur un set de matos au specs quantifiées par un constructeur...
Du fait d’être conscient que ces fameux principes physiques qui permettent de cerner les specs d’un matos, et bien ils sont applicables aussi à notre environnment naturel pour arriver à en extraire des moyens pour compenser les faiblesses éventuelles, pas forcément prévisibles, dudit matos commercial…
Ex : un matelas de sol qui se révèle insuffisant, on le renforce avec un matelas de branchages épais additionnel….
En fait, je trouve admirable les gens que sont suffisament pointus en savoir faire et être au point de pouvoir jongler avec et compenser les défaillances d'un materiel quelconque, avec un "rien"...
Re-Bref...
- compte tenu de son budget, cela compte aussi, on est d'accord:
* du SDC d'une marque QUELCONQUE MAIS CONNUE POUR FAIRE DU VRAI MATOS GRAND FROID:
qui tape entre le -20°C et -30°C confort; synthétique/duvet… au final, comme on ne va pas faire de la haute montagne hivernale sportive spécialisée, ou une traversée arctique/antarctique, ou là, chaque gramme compte, chaque specs peut faire, en grande partie, la différence entre la vie et mort…
* de la grosse parka, veste d'hiver, doudoune, que sais je d'une marque QUELCONQUE MAIS CONNUE POUR FAIRE DU VRAI MATOS GRAND FROID:
qui tape entre le -20°C et -30°C confort et à la couche extérieure au moins un peu coupe vent, déperlante et mécaniquement solide à l'abrasion... Idéalement un peu résistante au feu, escarbilles...
* des godasses hivernales d'une marque QUELCONQUE MAIS CONNUE POUR FAIRE DU VRAI MATOS GRAND FROID:
qui tape entre le -20°C et -30°C confort; larges avec liners laine feutrée amovible, ultra facile à enlever/mettre (choix technologique pour que ce côté ultra facile à enlever/mettre soit reel, on s'en fout, à votre convenance)...
etc, etc...
- Pour mon SDC, par exemple, j'avais pris un Valandré Thor, sans même savoir la quantité de duvet, le CUIN et tout le bazar autour.... Je savais que la marque était ancienne et produisait des items de qualités orientés haute montagne/expés polaires.... j'ai budgétisé et ai pris leur modèle de SDC le plus chaud, et roulez jeunesse... Et ca le fait jusqu'à present, même si rationnellement ce type de SDC n'est pas le plus adapté mécaniquement parlant pour "bricoler dans la taiga" (avant c'était plutôt Pulka et bivouac froid, où là il était plus dans sa gamme d'utilisation normale).... Pour te dire, j'ai même roupillé dedans sous la pluie sans rien d'autre, sous un arbre dans un parc à Bergen (NO)... nuit pourrie, on est d’accord, SDC comme une serpillère, mais bon... Il est toujours là haut, rangé dans sa poubelle, sous la cabane, pour l'hiver prochain... il a eu des accros, je l'ai réparé au tape et à la glue, cousu dedans suite à des brulûres de feu de camps, etc...
Idem pour la Parka... Idem pour tout en fait...
Parce qu'au final, si on ne prend pas un peu de recul par rapport à sa façon de choisir son matos, on risque de se retrouver à procrastiner, mais sévèrement en plus, en suant à grosse goutte et en faisant monter brutalement son taux de cortisol, devant n items, dont les specs se retrouvent définies dans un mouchoir de poche...
Et cela parce que on va peut-être oublier que c'est le comportement du bonhomme qui va transcender le comportement du matos...
Ex: choix du SDC, avec toujours cette petite anxiété, en sortie du magasin, de ne pas avoir choisir ZEEEEE sac qui fait que entre -10,05°C et -373.15 °C on pourra dormir dedans a +22°C constant dans le volume dudit sac
Bon.... et bien, en supposant que ce soit "un peu juste"... Il est pas interdit de (étant ici dans un forum Nature, Bushcraft et Survie, ca colle bien):
- se faire 1 ou 2 gourdes chaudes à glisser dedans en début de nuit;
- se préparer un feu (poele, feu de camp, réchaud sous tarp, whatever, voir quelques bougies au fond d’une gamelle....) avant de se coucher...
- de se lever la nuit pour démarrer ledit feu et se refaire une bouillote, et tiens, une soupe rapido dans sa gamelle...
- de s'habiller un peu plus chaudement dans son sac (en ayant prévu que son sac soit assez grand , comme indiqué par Kilbith) pour faire shifter la plage de confort totale du système de couchage vers des gammes de températures plus basses que prévues par le constructeur...
- de se mettre un "gourde pipi" dans le sdc pour éviter d'avoir à se lever le nuit, ouvrir son sdc et détruire la bulle de chaleur crée à l'intérieur, et en plus, perdre dans la nature les calories qu'on va pisser dans son 1/2 litres ou plus de pissou dans la neige... alors que avec la gourde pipi, on garde toutes ses précieuses calories dans on SDC contre soi...
- de ne pas compter uniquement sur son matelas de sol technique au R 12.48, mais de le combiner avec les moyens du bord: typquement, gros matelas de branchages à mettre en dessous, voir fringues inutilisées étalées dessous, et qu’on secoura le lendemain et mettra à mettre à sêcher au coin du feu...
On croit avoir choisi une tente « arctique » nickel chrome, et on se rend compte qu’elle est merdique à monter et pas si confortable que cela… y’a peut-être moyen de bricoler avec la matière première environnante quelque chose d’un peu hybride améliorant le confort du système d’abri dans son ensemble : un parevent additionnel en entrée avec un mur de branche, un auvant improvisé avec un tarp, une entrée de tente mieux barriquadée avec sa pulka planté de champ en travers, etc…
BREEEEF, à combiner entre le materiel manufacture embarqué, et les moyens naturels à notre dispos, et nos savoir faire.... Et vogue la galère, profitons du moment et sourions à la vie autour d’un kawa pris dans un mug nettoyé à la cendre, rincé à la neige fondue, avec les ongles un peu noirs et mains un peu calleuses parce qu’on a fait quelque chose de ses journées dans cet environnement extraordinairement beau et demandant….
Bon alors, faut bien être clair, se renseigner, chercher à bien s’équiper, c’est IMPORTANT, c’est ce qui fait que Kilbith ou d’autres, ont acquis une culture et expérience hors du commun…. Mais c’est au pris d’années de pratique, et c’est toujours ce qui fera la différence entre vouloir être au top, version « inattendu et imprévu: 0 tolérance, et garantie de resultat 100/100 pas moins », clef en main, pour une expérience ponctuelle nouvelle… Et un apprentissage fait au long cours, sortie après sortie, ou forcément, des trucs ont merdés, mais on a su prendre sur soi et retenu pour la prochaîne fois ce qu’il faudrait améliorer, changer…
ACHTUNG ACHTUNG, je cause de tout cela, dans un contexte d’activité outdoor expressément défini par le contenu du fil actuel en combinaison de la thématique de notre forum Nature et Survie, ou encore Vie Sauvage et survie, de chez nos voisins…
Pour préparer un expédition Artique/Antarctique, ou de la haute montagne hivernale technique, c’est AMHA une autre paire de manche, ou là, les specs tech et choix de matériel deviennent, en parallèle de l’expèrience des pratiquants, PRIMORDIALES… l’état d’esprit est différent, mais j’arrête là car, perso, j’ai 0 compétences dans ces domaines là…
Quelques idées lancées en vrac, mais vue que j’ai initié ce fil, je me permets…
C’est un peu long et radotant, pardon… Mais cela me semblait important à exprimer…
PS : oui Teacher, le masque de ski, combiné avec un masque néoprène ou éventuellement un tour de cou respirant, c’est bien pour protéger les yeux/nez contre le froid agressif, et globalement protéger les muqueuses des brûlures dues à l’exposition directe au froid, surtout si il y’a du vent….cela crée un micro climat contre la peau du visage, au même titre que l’usage d’une capuche profonde bordée de fourrure permettat de retenir une bulle d’air chaud devant le visage…
Le masque de ski évite de chopper du gresil dans les yeux lors de progression venteuse en milieu découvert, typiquement au travers d’un lac gelé, ou la neige est souvent compactée en surface à cause du vent et lorsque des grains de celle-ci sont balayés par ledit vent, ceux-ci sont durs et agressifs, douloureux lorsque projetés dans les yeux non protégés….
Si de plus la vitre du masque de ski est teintée, cela protège contre les risques d’ophtalmie des neiges, mais il vaut mieux, dans ce cas là quand même compter sur de vraies « lunettes de glaciers » vraiment prévues pour cela…
à+,
Lambda