Nous avons reçu récemment une lettre de Houston de la part d'amis expat pour le travail (ils sont partis pour trois ans là bas). Je vous livre ici quelques longs extraits de leur lettre. Il est impressionnant de voir que n'étant pas dans une démarche de résilience ici en Belgique, ils sont rapidement amenés à s'y engager là bas, question de contexte et de culture.
Voici l'extrait :
Houston, le 20 septembre 2013.
Cou-Cou,
Comment allez-vous en Belgique ?
Voici quelques news de nous et de notre découverte de Houston.
Par quoi commencer… tant de choses me surprennent…
D’abord quelques impressions « jetées en vrac » pour vous dresser le tableau ;-).
D’un premier abord cette ville et son environnement n’est pas si différente de ce que nous connaissons, ensuite, il est aisé de sentir que nous sommes « ailleurs ».
La ville et sa banlieue son truffées de très nombreuses églises. Petites, grandes, discrètes ou très visibles, souvent des constructions assez basses, comme tout ici, pour éviter le maximum de dommage en cas d’ouragans.
.............................
Selon la Coach que nous a offert Solvay pour faciliter notre compréhension culturelle des USA (6 heures de formations à trois la semaine dernière : c’était super !), les Américains, disons plutôt les Texans, ont la particularité d’être beaucoup moins anxieux de leur devenir que nous les Européens. Rassurés par de nombreux éléments, dont leur croyance, extrêmement répandue en Dieu.
.............
.
D’un point de vue des affaires, mais cela peut se sentir en de nombreuses situations. Ils pensent « résultats ». Peu importe votre diplôme, votre passé ou ce que vous êtes, ce qui compte c’est ce que vous faites et vos résultats.
..............
Il est possible de sentir une force qui se dégage de tout cet environnement. Difficile à expliquer, j’y reviendrai. On dirait qu’ils n’ont peur de rien.
............
Il nous a été dit .............. de toujours bien nous souvenir que la détention d’armes est tout à fait légale au Texas et qu’elle est COURANTE. Qu’à l’extérieur, en cas de conflit, nous avons toujours intérêt à garder notre calme et à agir avec sang-froid. Il est impératif de ne pas élever la voix, de ne pas faire de gestes brusques ou agressifs qui pourraient être considérés comme une menace (également avec la Police).
Revenons un peu à nous…
De dimanche à jeudi, X part dans le Mississipi. Pour nous, c’est un cap. Une première séparation à partir de Houston. Pour être bien sincère, j’ai un peu peur. Je sais que je ne serai pas à l’aise au début seule dans la maison et que je me sens très esseulée avec les enfants toujours actuellement. Je ne pense pas que je vais dormir beaucoup… déjà d’habitude je ne dors que d’un œil quand je suis seule mais là, je ne sais pas si je vais pouvoir fermer celui qui devrait se clore.
Pas d’alarme dans la maison, pas de volets, de faibles portes et de fines vitres à un vitrage, pas de moyen de défense (il est temps que je m’achète une arme ! ;-), aucune connaissance tout près, aucun numéro de tel en cas d’urgence (le 911 pour la police mais bon…), pas de médecin de famille, aucune personne ressource pour les enfants si il m’arrive quelque chose, etc. Bref, je me sens franchement insécurisée. Mais c’est notre vie, et on va y arriver.
............
Notre chambre est en bas, celle des enfants en haut. La porte d’entrée donne sur les escaliers et notre chambre est retirée ? Cela ne me plaît pas, je le sens déjà. Je pense que je vais trouver un système pour me rapprocher d’eux sans rien changer dans le quotidien des enfants. Un lit d’appoint dans la mezzanine-carpette, près de leur chambre ? Je ne sais pas encore. Ou simplement dompter mes peurs.
Ces derniers jours, on nous a aussi informés au sujet des risques climatiques ici. Ce n’était pas le bon jour pour moi… juste avant le départ de X (AAh !). En bref, ils sont bel et bien réels. Au Texas, les changements météorologiques sont plus violents et les catastrophe naturelles bien plus fréquentes qu’en Europe. De juin à novembre, des tempêtes tropicales ou des passages d’ouragans dont possibles à Houston et le long de la cote du Golfe du Mexique (la porte à côté).
La ville entière de Houston peut être inondée car son altitude n’excède pas 5-6 mètres au-dessus du niveau de la mer. En juin 2001, certains faisaient de planche à voile et du Kayak sur l’autoroute I-10 à 10’ de chez nous. J’ai vu les photos ! Des tornades très locales peuvent brutalement se produire en été et le risque de cyclones est très élevé. La dernière évacuation (Cyclone Ike) était en 2008.
Ils nous a fortement été conseillé de ne pas prendre cela à la légère et de suivre régulièrement les bulletins météos des chaines TV et radios. Une maman de l’école, rencontrée à l’anniv la semaine dernière, m’a dit très sérieusement : « ne négliges pas les mises en garde des services météo ! ». Il existe deux niveaux de mise en garde et d’alerte pour les tornades (tornados), les cyclones (hurricanes), les inondations (floods) et la montée brutale des eaux (flash floods). (Vous voyez que j’y suis ! ;-))
La pré-alerte : Un WATCH : cela indique que les conditions sont idéales pour le développement d’un ouragan ou d’une tornade. Il peut arriver dans les 36 heures.
Dans ce cas, il faut rester à l’écoute des infos et préparer la maison. Recenser les vivres et gagner l’abri le plus proche de son domicile. Je ne sais pas ou il est !!!!! AAhh, à faire ! Prendre des copies de ses documents importants, pièces d’identification et prescriptions médicales ! AAhh, pas prêt !
L’Alerte : WARNING : Il faut, paraît-il, AGIR VITE.
L’ouragan sera là dans les 24 heures. Pour une tornade, si le warning indique qu’elle se déplace dans notre direction, nous n’avons que quelques minutes avant qu’elle n’arrive. On doit se mettre à l’abri dans un placard ou une salle de bain sans fenêtre. Surtout ne pas sortir, surtout ne pas prendre la voiture.
En bref, nous devons aussi comme tous les Houstoniens :
Trouver dans la maison notre abri. Fait, waw ! X m’a indiqué l’endroit le plus solide. Le placard sous l’escalier sans fenêtre en dessous du mur porteur. A trois ca ira, à quatre, … il est petit… on se collera les uns aux autres ;-).
Faire des réserves de nourriture non-périssable à consommer sans cuisson, piles électriques, bougies (parfois plus d’électricité pendant plusieurs jours).
Faire régulièrement le plein d’essence des voitures au cas où il y aurait une évacuation rapide. Les stations services sont en rupture de stock dans ce cas paraît-il.
Enregistrer nos numéros sur les portables de la pou des- personne(s) à contacter en cas de priorité, signaler par un autocollant sur le portable la présence des contacts dans le portable, mettre ces personnes au courant et leur fournir toutes les informations nous concernant.
Se renseigner sur les routes d’une éventuelle évacuation.
En vous écrivant tout cela, j’ai l’impression d’être dans un film… et pourtant, c’est ma réalité… dingue…
J’ai reçu d’une dame très sympa de l’école un listing oral de chose auxquelles penser pour se préparer, ça m’a vraiment un peu « foutu les chocottes ».
Par exemple :
Trouver dans ma nouvelle maison ou couper les arrivées de gaz, électricité et eau.
Repérer les abris possibles de la maison et en informer les enfants.
S’inscrire au Consulat en cas de disparition. (Glups)
Prendre une police d’assurance qui comprend les catastrophes naturelles.
Prendre des photos de la maison et en faire une description détaillée.
Faire des photocopies de tous nos documents personnels importants à conserver dans un coffre, dans un classeur étanche et/ou non inflammable ou encore dans le … congélateur (précision : dans un sac plastique SCELLE).
Elle m’a même parlé du baril de survie que je dois constituer au cas où (nourriture pour 5 à 7 jours, argent liquide, ouvre-boite, ustensiles de cuisine non électriques, médicaments trousse de secours, nécessaire de toilette, etc.).
J’avais tendance à prendre tout cela un peu à la légère et bien là, plus trop… tout le monde a l’air en harmonie sur le sujet en le jugeant réel et important, … je vais m’y mettre !
Et bien, là, je n’ai plus de souffle… J
Voici donc, en partie ce qui constituera ma journée d’aujourd’hui… je vais constituer notre stock de survie et le placer dans notre placard…
Ne me prenez pas pour une folle, c’est toujours bien moi, votre X…
De gros bisous de nous quatre,
Étonnant et interpellant. N'est-ce pas?
Voici l'extrait :
Houston, le 20 septembre 2013.
Cou-Cou,
Comment allez-vous en Belgique ?
Voici quelques news de nous et de notre découverte de Houston.
Par quoi commencer… tant de choses me surprennent…
D’abord quelques impressions « jetées en vrac » pour vous dresser le tableau ;-).
D’un premier abord cette ville et son environnement n’est pas si différente de ce que nous connaissons, ensuite, il est aisé de sentir que nous sommes « ailleurs ».
La ville et sa banlieue son truffées de très nombreuses églises. Petites, grandes, discrètes ou très visibles, souvent des constructions assez basses, comme tout ici, pour éviter le maximum de dommage en cas d’ouragans.
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Selon la Coach que nous a offert Solvay pour faciliter notre compréhension culturelle des USA (6 heures de formations à trois la semaine dernière : c’était super !), les Américains, disons plutôt les Texans, ont la particularité d’être beaucoup moins anxieux de leur devenir que nous les Européens. Rassurés par de nombreux éléments, dont leur croyance, extrêmement répandue en Dieu.
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D’un point de vue des affaires, mais cela peut se sentir en de nombreuses situations. Ils pensent « résultats ». Peu importe votre diplôme, votre passé ou ce que vous êtes, ce qui compte c’est ce que vous faites et vos résultats.
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Il est possible de sentir une force qui se dégage de tout cet environnement. Difficile à expliquer, j’y reviendrai. On dirait qu’ils n’ont peur de rien.
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Il nous a été dit .............. de toujours bien nous souvenir que la détention d’armes est tout à fait légale au Texas et qu’elle est COURANTE. Qu’à l’extérieur, en cas de conflit, nous avons toujours intérêt à garder notre calme et à agir avec sang-froid. Il est impératif de ne pas élever la voix, de ne pas faire de gestes brusques ou agressifs qui pourraient être considérés comme une menace (également avec la Police).
Revenons un peu à nous…
De dimanche à jeudi, X part dans le Mississipi. Pour nous, c’est un cap. Une première séparation à partir de Houston. Pour être bien sincère, j’ai un peu peur. Je sais que je ne serai pas à l’aise au début seule dans la maison et que je me sens très esseulée avec les enfants toujours actuellement. Je ne pense pas que je vais dormir beaucoup… déjà d’habitude je ne dors que d’un œil quand je suis seule mais là, je ne sais pas si je vais pouvoir fermer celui qui devrait se clore.
Pas d’alarme dans la maison, pas de volets, de faibles portes et de fines vitres à un vitrage, pas de moyen de défense (il est temps que je m’achète une arme ! ;-), aucune connaissance tout près, aucun numéro de tel en cas d’urgence (le 911 pour la police mais bon…), pas de médecin de famille, aucune personne ressource pour les enfants si il m’arrive quelque chose, etc. Bref, je me sens franchement insécurisée. Mais c’est notre vie, et on va y arriver.
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Notre chambre est en bas, celle des enfants en haut. La porte d’entrée donne sur les escaliers et notre chambre est retirée ? Cela ne me plaît pas, je le sens déjà. Je pense que je vais trouver un système pour me rapprocher d’eux sans rien changer dans le quotidien des enfants. Un lit d’appoint dans la mezzanine-carpette, près de leur chambre ? Je ne sais pas encore. Ou simplement dompter mes peurs.
Ces derniers jours, on nous a aussi informés au sujet des risques climatiques ici. Ce n’était pas le bon jour pour moi… juste avant le départ de X (AAh !). En bref, ils sont bel et bien réels. Au Texas, les changements météorologiques sont plus violents et les catastrophe naturelles bien plus fréquentes qu’en Europe. De juin à novembre, des tempêtes tropicales ou des passages d’ouragans dont possibles à Houston et le long de la cote du Golfe du Mexique (la porte à côté).
La ville entière de Houston peut être inondée car son altitude n’excède pas 5-6 mètres au-dessus du niveau de la mer. En juin 2001, certains faisaient de planche à voile et du Kayak sur l’autoroute I-10 à 10’ de chez nous. J’ai vu les photos ! Des tornades très locales peuvent brutalement se produire en été et le risque de cyclones est très élevé. La dernière évacuation (Cyclone Ike) était en 2008.
Ils nous a fortement été conseillé de ne pas prendre cela à la légère et de suivre régulièrement les bulletins météos des chaines TV et radios. Une maman de l’école, rencontrée à l’anniv la semaine dernière, m’a dit très sérieusement : « ne négliges pas les mises en garde des services météo ! ». Il existe deux niveaux de mise en garde et d’alerte pour les tornades (tornados), les cyclones (hurricanes), les inondations (floods) et la montée brutale des eaux (flash floods). (Vous voyez que j’y suis ! ;-))
La pré-alerte : Un WATCH : cela indique que les conditions sont idéales pour le développement d’un ouragan ou d’une tornade. Il peut arriver dans les 36 heures.
Dans ce cas, il faut rester à l’écoute des infos et préparer la maison. Recenser les vivres et gagner l’abri le plus proche de son domicile. Je ne sais pas ou il est !!!!! AAhh, à faire ! Prendre des copies de ses documents importants, pièces d’identification et prescriptions médicales ! AAhh, pas prêt !
L’Alerte : WARNING : Il faut, paraît-il, AGIR VITE.
L’ouragan sera là dans les 24 heures. Pour une tornade, si le warning indique qu’elle se déplace dans notre direction, nous n’avons que quelques minutes avant qu’elle n’arrive. On doit se mettre à l’abri dans un placard ou une salle de bain sans fenêtre. Surtout ne pas sortir, surtout ne pas prendre la voiture.
En bref, nous devons aussi comme tous les Houstoniens :
Trouver dans la maison notre abri. Fait, waw ! X m’a indiqué l’endroit le plus solide. Le placard sous l’escalier sans fenêtre en dessous du mur porteur. A trois ca ira, à quatre, … il est petit… on se collera les uns aux autres ;-).
Faire des réserves de nourriture non-périssable à consommer sans cuisson, piles électriques, bougies (parfois plus d’électricité pendant plusieurs jours).
Faire régulièrement le plein d’essence des voitures au cas où il y aurait une évacuation rapide. Les stations services sont en rupture de stock dans ce cas paraît-il.
Enregistrer nos numéros sur les portables de la pou des- personne(s) à contacter en cas de priorité, signaler par un autocollant sur le portable la présence des contacts dans le portable, mettre ces personnes au courant et leur fournir toutes les informations nous concernant.
Se renseigner sur les routes d’une éventuelle évacuation.
En vous écrivant tout cela, j’ai l’impression d’être dans un film… et pourtant, c’est ma réalité… dingue…
J’ai reçu d’une dame très sympa de l’école un listing oral de chose auxquelles penser pour se préparer, ça m’a vraiment un peu « foutu les chocottes ».
Par exemple :
Trouver dans ma nouvelle maison ou couper les arrivées de gaz, électricité et eau.
Repérer les abris possibles de la maison et en informer les enfants.
S’inscrire au Consulat en cas de disparition. (Glups)
Prendre une police d’assurance qui comprend les catastrophes naturelles.
Prendre des photos de la maison et en faire une description détaillée.
Faire des photocopies de tous nos documents personnels importants à conserver dans un coffre, dans un classeur étanche et/ou non inflammable ou encore dans le … congélateur (précision : dans un sac plastique SCELLE).
Elle m’a même parlé du baril de survie que je dois constituer au cas où (nourriture pour 5 à 7 jours, argent liquide, ouvre-boite, ustensiles de cuisine non électriques, médicaments trousse de secours, nécessaire de toilette, etc.).
J’avais tendance à prendre tout cela un peu à la légère et bien là, plus trop… tout le monde a l’air en harmonie sur le sujet en le jugeant réel et important, … je vais m’y mettre !
Et bien, là, je n’ai plus de souffle… J
Voici donc, en partie ce qui constituera ma journée d’aujourd’hui… je vais constituer notre stock de survie et le placer dans notre placard…
Ne me prenez pas pour une folle, c’est toujours bien moi, votre X…
De gros bisous de nous quatre,
Étonnant et interpellant. N'est-ce pas?