Pourquoi un post sur les fruits rouges ? parce qu'ils sont très intéressants du point de vue de l'autonomie / autosuffisance alimentaire :
Intérêt alimentaire : des fruits pas cher en relative abondance
Si l'on n'a pas de verger, ils sont un moyen facile et peu coûteux de produire une abondance de fruits, et même si l'on a un verger, ils produisent des fruits à un moment où le verger lui n'en produit pas. Certains, remontant, donnent des fruits très tard (nous avons cueilli les dernières framboises de 2014 en décembre).
Pour ceux qui limitent leur consommation de bête morte sans pour autant aimer le vert-sans-goût, les fruits rouges, ça donne un bon goût au green smoothie ...
Avantages pour la culture :
- Ils ne prennent pas beaucoup de place.
- Ils donnent plus rapidement (2, 3 ans ?) et prennent moins de place que les grands fruitiers haute tige.
- Ils ont une certaine longévité. Chez ma belle-mère, les framboisiers (dont j'ai récupéré plusieurs boutures) ont 20-25 ans (ou ce sont des rejets de pieds plantés il y a 20-25 ans. Selon Paul Whitefield, les groseillers à maquereau peuvent atteindre cet âge-là également.
Ils sont faciles d'entretien : rustiques, ne nécessitant pas d'arrosage, peu exigeants en ce qui concerne le sol – sauf pour les myrtilles qui ont besoin d'un substrat acide. Selon la théorie, il faut couper les branches des framboisiers qui ont donné des fruits. Nous n'avons pas le temps de le faire, mais ils donnent beaucoup....
- Ils ne coûtent pas trop cher en jardinerie, mais surtout, il n'y a pas vraiment besoin de les prendre en jardinerie parce qu'ils sont (au moins pour certains d'entre eux)faciles à reproduire, tout particulièrement les framboisiers qui font d'eux-même des rejets (certains les trouvent envahissants) et / ou se bouturent facilement.
- Ils sont costauds. Voyant qu'un pied de framboisier ne repartait pas quand tous les autres étaient verts, je l'avais arraché et jeté sur mon tas de compost, dans l'idée de le remplacer. Et puis je me suis absenté une semaine de pluie ; à mon retour, il avait fait trois feuilles vertes malgré ses racines à l'air : en fait de le remplacer, je l'ai replacé...
Enfin, mais c'est un jugement de valeur : la récolte n'est pas désagréable, et s'avère assez délassante après une journée de travail derrière l'ordi. Seul inconvénient : c'est un peu long. Je crois que le plus fastidieux à récolter est le cassis...
Retex :
Nous avons planté il y a quatre ans cinq pieds de framboisiers bouturés au pied d'un des murs de la maison, si bien qu'ils sont naturellement arrosés par l'eau du toit (pas de gouttière). Ces pieds ont aujourd'hui grandi et se sont multipliés. Ils sont remontants et donnent abondamment à la fin du printemps et durant l'été, puis très modérément à l'automne et au début de l'hiver.
Par ailleurs, progressivement, les deux années passées, au nord et ouest du potager, nous avons planté contre la clôture, diverses variétés de framboisiers (7 pieds), groseilliers (5 pieds), myrtilles (3), groseillier à maquereau (2), mûres, cassis (3), casseille (1). L'idée était surtout de faire une haie mellifère pour encourager la pollinisation du potager. Nous n'arrosons cette plate-bande que très exceptionnellement (en cas de très forte chaleur , si un pied semble assoiffé). Elle est à présent paillée comme la quasi-totalité du potager. A l'ouest, nous avons mis, de l'autre côté de la clôture, une plate-bande entièrement dédiée aux fleurs comestibles : soucis, viola, pensées, tournesols, bégonias, coquelicots, capucines....
Enfin, nous avons également dédié un bac principalement aux fraisiers (une quinzaine de pieds de variétés variées), mais ce dernier est également peuplé d'ail, de laitues à couper, d'oseille, d'oignons, de glaieuls et de bourrache. Pour permettre aux stolons de prendre facilement, ce bac est le seul qui ne soit pas paillé, en revanche, nous avons laissé le trèfle s'y développer en couvre-sol. Lors des cueillettes, nous enlevons le liserons qui s'y développe immanquablement. Ce bac est arrosé une fois par semaine.
Cela a pris un peu de temps, pour que les pieds « s'installent ».
Pour la plate-bande du potager en particulier. La première année, nous étions très absents, et les pieds plantés au nord ont été en partie étouffés par des berces du Caucase : les fruits rouges ont quand même besoin d'un peu de place et de lumière, et peinent à lutter contre de vraies invasives.
Mais l'opération s'avère maintenant très rentable. La récolte, l'année dernière, a été bonne, et cette année est encore meilleure : depuis la mi-mai, nous mangeons des fruits rouges tous les jours. C'est frais et gratuit plutôt que d'acheter des fruits au supermarché. Surtout au prix des barquettes de fruits rouges...
Cela a dans un premier temps été les fraises (deux-trois semaines) ; il n'y en a plus guère, mais nombre de pieds sont remontants : reste à attendre. Dans l'immédiat, ce sont les framboises qui pulullent (une récolte quotidienne de une à trois barquettes). Je suis en train de préparer une crème de framboise pou agrémenter les kirs. Les groseilliers commencent à donner (en retard par rapport à d'autres potagers). Nous en ferons des coulis, principalement, et peut-être des confitures (mais nous en mangeons peu).
Et les mûres font des promesses telles que nous allons disposer des filets sur les plates-bandes pour protéger les fruits des oiseaux.
J'ignore si cela sera utile : nous avions tout préparé pour mettre ces filets l'an dernier, mais nous n'avons pas eu à nous en servir. Cela étant, cette année, nous n'avons pas réussi à cueillir une seule cerise du Burlat avant que les piafs n'aient tout boulotté, donc mieux vaut prévenir que guérir.
La montée en puissance des récoltes correspond certainement au fait que les pieds sont à présent bien installés, mais aussi à la multiplication des sujets qui favorise la pollinisation. Je suppose si, a contrario, mon gogi âgé de trois ans ne donne toujours rien du tout, c'est faute de compagnon...
Pour l'instant, nous n'avons pas eu de maladie, ou pas significative. Les pucerons s'en prennent au cassis et à un groseillier, mais ils ont surtout dévoré des plans de rumex que je laisse pousser ici et là (bon, ils se sont aussi jetés sur une branche de camomille, avec un rumex énorme à 50 cm d'eux ; mais c'est sur une unique branche et le pied de camomille est préservé)..
Conclusion
Au total, les fruits rouges sont des plantations très intéressantes dans une approche permaculturellle et/ou d'autosuffisance alimentaire.
Si je devais ne retenir qu'un seul type de fruit rouges, ce serait les framboisiers, qui exigent le moins d'entretien pour la plus grosse récolte. Le cassis, moins productif, plus capricieux et plus difficile à récolter celui que je recommanderais le moins.
A noter en outre que les myrtilles sont un caprice si l'on n'est pas sur un sol acidee. En ajoutant de la terre « de bruyère » on en a quelques-unes, mais pas une « récolte ». En revanche, si l'on a la terre qui s'y prête, je pense qu'il faut foncer : c'est hyper-rustique et délicieux (Egevnia Guinzboug raconte dans ses souvenirs de déportation comment une touffe de myrtille broutée à même la neige lui a sauvé la vie alors qu'elle mourait de faim au fin fond de la Kolyma).
Nous allons continuer de reproduire nos pieds, et d''en planter, cette fois dans le verger que nous essayons progressivement de transformer en forêt-jardin. D'ores et déjà, nous avons quelques groseilliers au pied d'un pommier et d'un poirier, nous avons tout récemment plantés deux baies de mai (une variété de chèvrefeuille qui donne des baies comestibles) entre les pruniers.
Par ailleurs, l'année prochaine (nous nous y sommes pris trop tard cette année), au lieu de considérer ces fruits rouges principalement comme une haie accessoire accessoires, nous planterons autour des fruits rouges des plantes compagne : ciboulette & ail/groseillier, armoise/groseilliers, myosotis/framboisiers, framboisiers/rue, groseilles à maquereau/tomates...
Amicalement
f(x)
Intérêt alimentaire : des fruits pas cher en relative abondance
Si l'on n'a pas de verger, ils sont un moyen facile et peu coûteux de produire une abondance de fruits, et même si l'on a un verger, ils produisent des fruits à un moment où le verger lui n'en produit pas. Certains, remontant, donnent des fruits très tard (nous avons cueilli les dernières framboises de 2014 en décembre).
Pour ceux qui limitent leur consommation de bête morte sans pour autant aimer le vert-sans-goût, les fruits rouges, ça donne un bon goût au green smoothie ...
Avantages pour la culture :
- Ils ne prennent pas beaucoup de place.
- Ils donnent plus rapidement (2, 3 ans ?) et prennent moins de place que les grands fruitiers haute tige.
- Ils ont une certaine longévité. Chez ma belle-mère, les framboisiers (dont j'ai récupéré plusieurs boutures) ont 20-25 ans (ou ce sont des rejets de pieds plantés il y a 20-25 ans. Selon Paul Whitefield, les groseillers à maquereau peuvent atteindre cet âge-là également.
Ils sont faciles d'entretien : rustiques, ne nécessitant pas d'arrosage, peu exigeants en ce qui concerne le sol – sauf pour les myrtilles qui ont besoin d'un substrat acide. Selon la théorie, il faut couper les branches des framboisiers qui ont donné des fruits. Nous n'avons pas le temps de le faire, mais ils donnent beaucoup....
- Ils ne coûtent pas trop cher en jardinerie, mais surtout, il n'y a pas vraiment besoin de les prendre en jardinerie parce qu'ils sont (au moins pour certains d'entre eux)faciles à reproduire, tout particulièrement les framboisiers qui font d'eux-même des rejets (certains les trouvent envahissants) et / ou se bouturent facilement.
- Ils sont costauds. Voyant qu'un pied de framboisier ne repartait pas quand tous les autres étaient verts, je l'avais arraché et jeté sur mon tas de compost, dans l'idée de le remplacer. Et puis je me suis absenté une semaine de pluie ; à mon retour, il avait fait trois feuilles vertes malgré ses racines à l'air : en fait de le remplacer, je l'ai replacé...
Enfin, mais c'est un jugement de valeur : la récolte n'est pas désagréable, et s'avère assez délassante après une journée de travail derrière l'ordi. Seul inconvénient : c'est un peu long. Je crois que le plus fastidieux à récolter est le cassis...
Retex :
Nous avons planté il y a quatre ans cinq pieds de framboisiers bouturés au pied d'un des murs de la maison, si bien qu'ils sont naturellement arrosés par l'eau du toit (pas de gouttière). Ces pieds ont aujourd'hui grandi et se sont multipliés. Ils sont remontants et donnent abondamment à la fin du printemps et durant l'été, puis très modérément à l'automne et au début de l'hiver.
Par ailleurs, progressivement, les deux années passées, au nord et ouest du potager, nous avons planté contre la clôture, diverses variétés de framboisiers (7 pieds), groseilliers (5 pieds), myrtilles (3), groseillier à maquereau (2), mûres, cassis (3), casseille (1). L'idée était surtout de faire une haie mellifère pour encourager la pollinisation du potager. Nous n'arrosons cette plate-bande que très exceptionnellement (en cas de très forte chaleur , si un pied semble assoiffé). Elle est à présent paillée comme la quasi-totalité du potager. A l'ouest, nous avons mis, de l'autre côté de la clôture, une plate-bande entièrement dédiée aux fleurs comestibles : soucis, viola, pensées, tournesols, bégonias, coquelicots, capucines....
- Spoiler:
Enfin, nous avons également dédié un bac principalement aux fraisiers (une quinzaine de pieds de variétés variées), mais ce dernier est également peuplé d'ail, de laitues à couper, d'oseille, d'oignons, de glaieuls et de bourrache. Pour permettre aux stolons de prendre facilement, ce bac est le seul qui ne soit pas paillé, en revanche, nous avons laissé le trèfle s'y développer en couvre-sol. Lors des cueillettes, nous enlevons le liserons qui s'y développe immanquablement. Ce bac est arrosé une fois par semaine.
- Spoiler:
Cela a pris un peu de temps, pour que les pieds « s'installent ».
Pour la plate-bande du potager en particulier. La première année, nous étions très absents, et les pieds plantés au nord ont été en partie étouffés par des berces du Caucase : les fruits rouges ont quand même besoin d'un peu de place et de lumière, et peinent à lutter contre de vraies invasives.
Mais l'opération s'avère maintenant très rentable. La récolte, l'année dernière, a été bonne, et cette année est encore meilleure : depuis la mi-mai, nous mangeons des fruits rouges tous les jours. C'est frais et gratuit plutôt que d'acheter des fruits au supermarché. Surtout au prix des barquettes de fruits rouges...
- Spoiler:
Cela a dans un premier temps été les fraises (deux-trois semaines) ; il n'y en a plus guère, mais nombre de pieds sont remontants : reste à attendre. Dans l'immédiat, ce sont les framboises qui pulullent (une récolte quotidienne de une à trois barquettes). Je suis en train de préparer une crème de framboise pou agrémenter les kirs. Les groseilliers commencent à donner (en retard par rapport à d'autres potagers). Nous en ferons des coulis, principalement, et peut-être des confitures (mais nous en mangeons peu).
Et les mûres font des promesses telles que nous allons disposer des filets sur les plates-bandes pour protéger les fruits des oiseaux.
- Spoiler:
J'ignore si cela sera utile : nous avions tout préparé pour mettre ces filets l'an dernier, mais nous n'avons pas eu à nous en servir. Cela étant, cette année, nous n'avons pas réussi à cueillir une seule cerise du Burlat avant que les piafs n'aient tout boulotté, donc mieux vaut prévenir que guérir.
La montée en puissance des récoltes correspond certainement au fait que les pieds sont à présent bien installés, mais aussi à la multiplication des sujets qui favorise la pollinisation. Je suppose si, a contrario, mon gogi âgé de trois ans ne donne toujours rien du tout, c'est faute de compagnon...
Pour l'instant, nous n'avons pas eu de maladie, ou pas significative. Les pucerons s'en prennent au cassis et à un groseillier, mais ils ont surtout dévoré des plans de rumex que je laisse pousser ici et là (bon, ils se sont aussi jetés sur une branche de camomille, avec un rumex énorme à 50 cm d'eux ; mais c'est sur une unique branche et le pied de camomille est préservé)..
Conclusion
Au total, les fruits rouges sont des plantations très intéressantes dans une approche permaculturellle et/ou d'autosuffisance alimentaire.
Si je devais ne retenir qu'un seul type de fruit rouges, ce serait les framboisiers, qui exigent le moins d'entretien pour la plus grosse récolte. Le cassis, moins productif, plus capricieux et plus difficile à récolter celui que je recommanderais le moins.
A noter en outre que les myrtilles sont un caprice si l'on n'est pas sur un sol acidee. En ajoutant de la terre « de bruyère » on en a quelques-unes, mais pas une « récolte ». En revanche, si l'on a la terre qui s'y prête, je pense qu'il faut foncer : c'est hyper-rustique et délicieux (Egevnia Guinzboug raconte dans ses souvenirs de déportation comment une touffe de myrtille broutée à même la neige lui a sauvé la vie alors qu'elle mourait de faim au fin fond de la Kolyma).
Nous allons continuer de reproduire nos pieds, et d''en planter, cette fois dans le verger que nous essayons progressivement de transformer en forêt-jardin. D'ores et déjà, nous avons quelques groseilliers au pied d'un pommier et d'un poirier, nous avons tout récemment plantés deux baies de mai (une variété de chèvrefeuille qui donne des baies comestibles) entre les pruniers.
Par ailleurs, l'année prochaine (nous nous y sommes pris trop tard cette année), au lieu de considérer ces fruits rouges principalement comme une haie accessoire accessoires, nous planterons autour des fruits rouges des plantes compagne : ciboulette & ail/groseillier, armoise/groseilliers, myosotis/framboisiers, framboisiers/rue, groseilles à maquereau/tomates...
Amicalement
f(x)