Bon, la sortie était de toute façon bloquée depuis un moment, mais je me tâtais sur le pourquoi du comment du où...
une fois de plus l'inspiration vient du forum IDS et de sa bande de bras cassés barbus, jamais en mal d'idée... ça s’appelle... le survival jiu-jitsu (me demandez pas pourquoi) et ça se présente comme tel:
un défi, quoi... un ''t'es pas cap'' auquel il est évidemment très difficile de résister quand on a comme moi 11 ans d'âge mental (j'entre en 6eme l'année prochaine, j'ai un peu les chocottes)
j'y ajoute 3 petites choses que je voulais valider depuis un moment, runtudju...
- Gérer l'eau en autonomie (c'est à dire la trouver, la filtrer, la rendre potable)
- Tester le hamac par ''gros temps'', là je suis un peu joueur parce que pour l'instant je n'ai jamais essuyé qu'une légère bruine ou quelques flocons et ce soir ça s'annonce plutôt en mode grosse rabasse dans ta face...
- En pousser une ou deux pour les copains Belges... à base d'armée d'impuissants, de noirs clochers et de gens qui... donnent des bonbons...
donc nous voilà partis avec la traditionnelle prépa du matos... mmm...mmm...mmm qu'est-ce que je vais bien pouvoir oublier cette fois...
la-lala-laaa...
dans le cadre de la recherche d'eau en blind test, je décide de partir un peu au hasard en descendant le haut plateau qui domine les gorges de la Loire un poil au dessus de Chamalières...
On s'arrête, on repère où est la voiture, on met le grôôôs sac et on y va!
je fais bien trois pas avant de repérer le bruit d'une cascade en contre bas... je... mais grrr, quoi, c'est pas du jeu!!
ici l'eau est omniprésente, pour ne pas la trouver il faut le faire exe-près, ou vraiment tenter l'austérité des sommets, ce qui va arriver dans pas longtemps, vous vous en doutez sûrement...
d’instinct je longe le cours du petit ruisseau, certain de trouver un coin ''habitable'' à un moment ou un autre, en m'éloignant du même coup du monde des Hommes...
je suis tout à ma contemplation sensorielle, une légère bruine sur le visage, le bruit de l'eau qui court, l'odeur des feuilles sous la pluie... quand détale devant nous un petit copain que je n'arrive pas à clairement identifier...
jeu:
je suis marron roux
de la taille d'un très gros chat ou d'un petit renard
je me déplace un peu à la manière d'un furet
... qui suis je ? une grosse belette ? une loutre ?
on se regarde avec Nina et on donne notre langue au chat
là c'est la maison d'un autre petit copain, il y a de la vie par ici!
bon, du coup c'est pas tout ça, on dirait pas mais on a du pain sur la planche à clous aujourd'hui, il se fait un poil tard, et je m'amuse à tester mon nouveau ''radar à coin hamac'' de dans ma tête... il parait que ça se travaille, j'en sais trop rien, mais le fait est qu'il y a du mieux dans mon cas...
au bout de 2 ou trois inspections infructueuses, je tombe là dessus... qui semble, à l’œil, réunir les 4 critères essentiels...
1: les arbres sont ok pour servir de point d'attache (attention aux trop freluquets, ça donne un flex agréable, mais balance toute l'eau des feuilles dès qu'on remue)
2: l'écart semble ''pas mal'' (là je pouffe d'avance, parce que je connais la suite de l'histoire, vu que c'est moi qui l'écrit, en fait... l'écart est parfait au 1/2 cm près , je suis trop un jaguar quoi... )
3: les arbres permettent une orientation ''cul au vent'', pareil on verra plus tard ça a son importance...
4: le sol est pas trop pentu/caillouteux/merdique/plein de ronces pour permettre de passer une soirée de type ''agréable'' pour la chienne et moi même... ce qui reste quand même l'objectif premier de chaque sortie, même si des fois on dirait que je fais tout pour compliquer les choses!
Le vent dominant est repéré (avant le choix de l'emplacement par contre, note au Prévoyant...)... bizarrement il vient du haut de la vallée, je m'attentais pas à ça et je doute un peu, il me semble qu'elle est orientée Ouest...
s'en suit donc une scène un peu ridicule ou je m'essaye à toutes mes techniques: doigt levé, les joues, poussière de feuilles morte... mmm... ça vient du haut, la pousse du lierre sur les arbres le confirme, alors je me laisse faire... inch le Grand Corbier...
c'est important, car ce soir je veux me faire un montage ''trappeur'', avec un côté fermé et l'autre ouvert sur le feu... je vous dis pas le loooong moment de solitude si la direction du vent est pas pile poil dans le sens de la fumée... si vous voyez pas, demandez à Baroudeur31...
il pleuvine encore, donc on couvre tout le petit monde avec le poncho, qui servira plus tard de tapis de sol ou de fermeture pour le tarp en cas de grosse dégradation de la situation...
avant d'y aller, je repère un petit chemin facile (=même de nuit sans frontale) qui pourrait me mener à l'eau, vu que les buvettes sont rares dans le coin...
hop, c'est là!
Mais que c'est meugnon tout plein ici!!!
...On nage en plein Kawaï, princesse Mononoké accroche toi à ton string...
arrive ''mon moment'' : le rituel du montage de tarp!!!
wouhou!!!! (en fait c'est un peu comme construire une maison, mais en beaucoup moins chiant et sans en prendre sur 25ans... que des avantages, donc)
en plus ce soir je teste une grande avancée technologique: 2 petits mousquetons qui supportent la faîtière en ligne continue, comme ça plus besoin de se battre contre 10m de corde qui s'enroule dans toutes les brindilles de la création, il suffit de clipper!!!
... tous les grimpeurs adorent clipper des trucs, c'est un genre de fétichisme de la corporation (ça et le fait de s'attacher avec des cordes à des messieurs barbus qui sentent la sueur)
clip!
clip! (notez l'écartement i-di-lyque... je ne peux même pas faire de noeud de serrage, la boucle vient se loger dans le mouskif juste en jouant un peu sur l'élasticité de la ligne... de la poésie tarpique pure...
1/2cm de plus, je disais plein de gros mots...
Tada!!!
donc là on voit... un côté fermé
un côté ouvert... CQFD...
je fais le malin, là maintenant devant le clavier mais j'étais pas sûr à 100% que le vent resterait bien dans l'axe comme je lui avais demandé... et on voit comme le tarp commence à prendre la brise annonciatrice de prenage cher...
bref, il parait qu'il faut chercher de quoi lancer le feu..., donc je pars en raid direct, avant que la pluie ne commence pour de bon.
je trouve des brindilles mortes sur tronc, cachées des branches plus hautes, la poudre d'arbre d'un vieux pin vermoulu... et surtout un peu de matière dans les trous de rochers, à l'abri de l'humidité ambiante, constante... un poil oppressante à la longue...
c'est un peu comme la mousson en ce moment, sauf qu'en plus il fait froid...
bref...
hop:
parallèlement je ramasse du bois tout dégueu-beurk à faire sécher si un jour j'arrive à faire partir un feu là dedans
au passage j'attrape 3 candidats au trépied, en plein milieu d'une forêt pas entretenue, autant dire que le prix calorifique à payer n'a pas été exorbitant!
... ou est-ce que je vais bien pouvoir trouver un ou deux cailloux pour le foyer... ta-tadada-ta-daaaa...
en fait j'aurais fait un feu enterré, le sol et la config s'y prêtaient bien, et j'aurais pu le garder plus longtemps sous la pluie, mais bon, il faut se prêter au jeu!
On a dit allumer l feu avec DES allumettes, on est bien d'accord hein!!!
(désolé, j'ai pas pu m'empêcher, j'expierai ça à coup de firesteel la prochaine fois, promis...)
le meilleur check! de la direction du vent... le lierre l'a pas mentit!!! mouaaahhahaaaaa!!! (*rire caverneux*)
du coup le temps que ça chauffe j’envoie le hamac, histoire que ça commence à ressembler à quelque chose...
nouveau point sur la direction de la fumée, avec la légère pente de toit qui est sensé évacuer l'eau dans le bon sens en cas de gros -et prévisible- rinçage
s'en suit le brelage le plus moche de toute l'histoire du brelage... le scout qui sommeille en moi a eu une grosse crise de sanglots ce soir là!
mais on-s'en-cogne (paf! paluche derrière la tête à la pleurnicheuse): ça tient
tête d'alouette dans une boucle de 8 sur le premier bâton, et on passe en ''tissant'' dans les 3 bâtons plusieurs fois, bien serré.
on ouvre les bâtons en trépied et le reste de ficelle vient faire la suspension de la gamelle
alors, oui, je sais, il fallait faire un noeud de chaise dans le contrat...
mais...
considérant que je fais le tout sous la pluie... et que les histoire d'arbre, de puits, de serpent machin m'ont toujours saoulé... je demande officiellement au jury le droit à prendre mon Vatou et continuer sans honte, avec l’allure altièrement désinvolte du rude et fier guerrier Helvête
... siouplait...
agadez!!!
bon, c'est pas tout ça mais il faut aller chercher de l'eau...
c'est une nouvelle fenêtre ouverte sur le champ des possibles
je sais que pour beaucoup c'est juste une empreinte en forme de petit pas, mais ça restera comme ma petite révolution interne de l'année: je n'ai plus besoin de porter l'eau, elle est là, on peut la boire et s’affranchir d'une dépendance primordiale, fondamentale...
en fait, une fois que l'eau qui court (oupa) est à portée de bouche, tout simplement, le monde est à vous...
Ma Nina semble se demander si elle doit ou non abandonner ce navire sans cap ni capitaine... des fois c'est pas plus mal finalement qu'ils n'aient pas la parole...
de retour au camps, il règne un atmosphère détendue, malgré le temps qui commence gentiment à gronder...
ça me prenait jusqu'ici toute la soirée et mon énergie à -juste- monter le décors...
là, je me dis qu'on est larges
on a le temps
on est bien mon Tintin, hein ?
ben du coup c'est la pause uke
c'est les première qui me sont tombées sous les doigts, à la tombées du jour...
hop, chanson de filature:
https://app.box.com/s/xymxk7krx6dfjrqpo77nz7e6uc4zx91r
...
Hop, chanson de ciel si bas
https://app.box.com/s/h9q8xd7lifa2bo2rx6udbx1x3nu3y9bm
...
Hop, chanson de sucreries mal employées
https://app.box.com/s/3qe3fmcolnxfezu234k3
...
ouais... fi de belgeries approximatives, il parait qu'il faut faire la tambouille en mode ''thermostat réglable'' ?
si il n'y avait qu'un noeud ça serait celui ci...
et bon, faut avouer que cette histoire de trépied, non seulement ça marche du feu de dieu, mais en plus ça donne un style ''Pasquinel est en moi'' au camps...
je le faisais jamais jusqu'ici, mais je pense que c'est adopté ad vitam aeternam pour tous les camps à venir!
(du coup merci à vous )
quelques papouilles en attendant que ça bouille !
bon, vous me le validez mon niveau 1 ou quoi ??
exercice spontané de camouflage... on sent bien le stress palpable de l'équipe à ce moment...
le vent me fait savoir qu'il relève le piètre défi lancé l'air de rien par le misérable singe sans queue, ce soir en sa demeure
le singe sans queue remarque pour sa part qu'on est pas trop mal niveau orientation ceci dit, et qu'on va peut-être faire preuve d'un pwal d'arrogance face aux éléments...
sans queue certes... mais du pwal il y en a...
je prend la menace au sérieux et rassemble immédiatement l'ensemble de mes moyen techniques pour arriver à...
...
... à une boule de feuilles mortes, WTF ??!!
ceci dit...
...
t'as qu'a viendre maintenant, Eole, grosse tafiolle!
en attendant je coche mon bouillage d'eau ju-jistuïque !
avec... attention...
le moment gas-tro-no-miqueu de la soirée: le menu du chef
je vous laisse déguster du regard... (j'ai mis des crevettes dedans parce-que je suis un dandi-esthète avant tout)
bon, on est d'accord, ça boue, ou bien ?? (accent Vaudois sur la fin, les connaisseurs apprécieront)
le camps...
une fois la bouffe finie ne reste qu'un bout de ficelle et du bois à brûler
par contre avec la cuillère c'est pas facile à manger, la soupe chinoise
la pluie commence à menacer le foyer... il est temps de rentrer le feu au chaud
en vrai ça donne ça... et...
oui!!! j'ai bien oublié un truc!!!! (je m'aime...)
la flasque de rhum et la pipe sont restés dans la parka...
bon c'est pas trop grave, mais là, c'était bien pile le moment où les deux se seraient mariés avec un certain bonheur à l'atmosphère ambiante...
mmm... bon, pas grave, time to ze pisse mémé du bush du coup
j'ai cherché des ronces en vain autour du camps, mais de nuit sous la pluie j'ai vite décidé de me replier sur le plan B, qui était au sec sous le tarp
alors là commence la nuit... seul dans les bois, sous une pluie battante et de grosse bourrasques...
agitée la nuit pour une fois
des trombes d'eau s’abattent sur la surface du tarp
plein de réveils à la frontale pour vérifier que tout tient...
le vent, le vacarme des gouttes sans interruption
je cherche la gourde à tâtons, à part elle toutes les affaires sont à l'abris dans le grosgros sac, lui même placé sous le hamac
je caresse Nina pour la rassurer... pour me rassurer...elle n'est pas mouillée... elle ronfle comme un gros diesel de la RDA...
... tout tient...
arrive le réveil
ce réveil en hamac au milieu des bois
sous la pluie qui n'a pas cessé de toute la nuit
vivant et heureux
je me retourne, au chaud dans ce cocon providentiel
je relève la capuche du sac qui a glissé pendant la nuit
je me fais mon plaisir du dimanche matin
au chaud, au sec
la grasse mat' au son des oiseaux et de l'eau qui court
je grave ça dans ma mémoire, c'est quelque chose que je voudrais faire passer, comme un instantané d'essentiel.
j'avais juste oublié de vous montrer mon noeud magique pour le hamac... on enlève le bout de bois, on tire... et hop!
une dizaine de secondes montre en main pour tout replier
rl=https://servimg.com/view/17940922/368][/url]
car toutes les bonnes choses ont une fin... mais toujours plein de nouvelles perspectives!!
au revoir
et
à bientôt
*générique de citées d'or*
et do not forget:
Real Men Leave No Trace!!
une fois de plus l'inspiration vient du forum IDS et de sa bande de bras cassés barbus, jamais en mal d'idée... ça s’appelle... le survival jiu-jitsu (me demandez pas pourquoi) et ça se présente comme tel:
Le Prévoyant a écrit:NIVEAU 1
Lieu : Extérieur.
Matériel uniquement disponible corde, canif (sans scie), allumettes, un récipient pouvant bouillir rempli d'eau.
- Établissez un lieu de campement.
- Trouver 1 ou 2 substances inflammables capables de servir de base à la l'allumage d'un Feu.
- Repérer le vent dominant.
- Préparer, optimiser et sécuriser (360°) votre foyer.
- L'allumage du Feu devra se faire avec des allumettes.
- Constituer une réserve de bois pouvant bruler immédiatement.
- Fabriquer à l'aide de bois et d'un couteau (en toute sécurité) une suspension pour le récipient qui devra pouvoir bouillir.
- Réaliser la liaison entre la suspension et le récipient à l'aide du nœud de chaise et d'un nœud tendeur.
- Faite bouillir l'eau dans le récipient préalablement suspendu.
Respectez le lieu et ne laissez aucune trace de votre passage
Aucune autre information ne vous sera donnée
A vous de jouer !
un défi, quoi... un ''t'es pas cap'' auquel il est évidemment très difficile de résister quand on a comme moi 11 ans d'âge mental (j'entre en 6eme l'année prochaine, j'ai un peu les chocottes)
j'y ajoute 3 petites choses que je voulais valider depuis un moment, runtudju...
- Gérer l'eau en autonomie (c'est à dire la trouver, la filtrer, la rendre potable)
- Tester le hamac par ''gros temps'', là je suis un peu joueur parce que pour l'instant je n'ai jamais essuyé qu'une légère bruine ou quelques flocons et ce soir ça s'annonce plutôt en mode grosse rabasse dans ta face...
- En pousser une ou deux pour les copains Belges... à base d'armée d'impuissants, de noirs clochers et de gens qui... donnent des bonbons...
donc nous voilà partis avec la traditionnelle prépa du matos... mmm...mmm...mmm qu'est-ce que je vais bien pouvoir oublier cette fois...
la-lala-laaa...
dans le cadre de la recherche d'eau en blind test, je décide de partir un peu au hasard en descendant le haut plateau qui domine les gorges de la Loire un poil au dessus de Chamalières...
On s'arrête, on repère où est la voiture, on met le grôôôs sac et on y va!
je fais bien trois pas avant de repérer le bruit d'une cascade en contre bas... je... mais grrr, quoi, c'est pas du jeu!!
ici l'eau est omniprésente, pour ne pas la trouver il faut le faire exe-près, ou vraiment tenter l'austérité des sommets, ce qui va arriver dans pas longtemps, vous vous en doutez sûrement...
d’instinct je longe le cours du petit ruisseau, certain de trouver un coin ''habitable'' à un moment ou un autre, en m'éloignant du même coup du monde des Hommes...
je suis tout à ma contemplation sensorielle, une légère bruine sur le visage, le bruit de l'eau qui court, l'odeur des feuilles sous la pluie... quand détale devant nous un petit copain que je n'arrive pas à clairement identifier...
jeu:
je suis marron roux
de la taille d'un très gros chat ou d'un petit renard
je me déplace un peu à la manière d'un furet
... qui suis je ? une grosse belette ? une loutre ?
on se regarde avec Nina et on donne notre langue au chat
là c'est la maison d'un autre petit copain, il y a de la vie par ici!
bon, du coup c'est pas tout ça, on dirait pas mais on a du pain sur la planche à clous aujourd'hui, il se fait un poil tard, et je m'amuse à tester mon nouveau ''radar à coin hamac'' de dans ma tête... il parait que ça se travaille, j'en sais trop rien, mais le fait est qu'il y a du mieux dans mon cas...
au bout de 2 ou trois inspections infructueuses, je tombe là dessus... qui semble, à l’œil, réunir les 4 critères essentiels...
1: les arbres sont ok pour servir de point d'attache (attention aux trop freluquets, ça donne un flex agréable, mais balance toute l'eau des feuilles dès qu'on remue)
2: l'écart semble ''pas mal'' (là je pouffe d'avance, parce que je connais la suite de l'histoire, vu que c'est moi qui l'écrit, en fait... l'écart est parfait au 1/2 cm près , je suis trop un jaguar quoi... )
3: les arbres permettent une orientation ''cul au vent'', pareil on verra plus tard ça a son importance...
4: le sol est pas trop pentu/caillouteux/merdique/plein de ronces pour permettre de passer une soirée de type ''agréable'' pour la chienne et moi même... ce qui reste quand même l'objectif premier de chaque sortie, même si des fois on dirait que je fais tout pour compliquer les choses!
Le vent dominant est repéré (avant le choix de l'emplacement par contre, note au Prévoyant...)... bizarrement il vient du haut de la vallée, je m'attentais pas à ça et je doute un peu, il me semble qu'elle est orientée Ouest...
s'en suit donc une scène un peu ridicule ou je m'essaye à toutes mes techniques: doigt levé, les joues, poussière de feuilles morte... mmm... ça vient du haut, la pousse du lierre sur les arbres le confirme, alors je me laisse faire... inch le Grand Corbier...
c'est important, car ce soir je veux me faire un montage ''trappeur'', avec un côté fermé et l'autre ouvert sur le feu... je vous dis pas le loooong moment de solitude si la direction du vent est pas pile poil dans le sens de la fumée... si vous voyez pas, demandez à Baroudeur31...
il pleuvine encore, donc on couvre tout le petit monde avec le poncho, qui servira plus tard de tapis de sol ou de fermeture pour le tarp en cas de grosse dégradation de la situation...
avant d'y aller, je repère un petit chemin facile (=même de nuit sans frontale) qui pourrait me mener à l'eau, vu que les buvettes sont rares dans le coin...
hop, c'est là!
Mais que c'est meugnon tout plein ici!!!
...On nage en plein Kawaï, princesse Mononoké accroche toi à ton string...
arrive ''mon moment'' : le rituel du montage de tarp!!!
wouhou!!!! (en fait c'est un peu comme construire une maison, mais en beaucoup moins chiant et sans en prendre sur 25ans... que des avantages, donc)
en plus ce soir je teste une grande avancée technologique: 2 petits mousquetons qui supportent la faîtière en ligne continue, comme ça plus besoin de se battre contre 10m de corde qui s'enroule dans toutes les brindilles de la création, il suffit de clipper!!!
... tous les grimpeurs adorent clipper des trucs, c'est un genre de fétichisme de la corporation (ça et le fait de s'attacher avec des cordes à des messieurs barbus qui sentent la sueur)
clip!
clip! (notez l'écartement i-di-lyque... je ne peux même pas faire de noeud de serrage, la boucle vient se loger dans le mouskif juste en jouant un peu sur l'élasticité de la ligne... de la poésie tarpique pure...
1/2cm de plus, je disais plein de gros mots...
Tada!!!
donc là on voit... un côté fermé
un côté ouvert... CQFD...
je fais le malin, là maintenant devant le clavier mais j'étais pas sûr à 100% que le vent resterait bien dans l'axe comme je lui avais demandé... et on voit comme le tarp commence à prendre la brise annonciatrice de prenage cher...
bref, il parait qu'il faut chercher de quoi lancer le feu..., donc je pars en raid direct, avant que la pluie ne commence pour de bon.
je trouve des brindilles mortes sur tronc, cachées des branches plus hautes, la poudre d'arbre d'un vieux pin vermoulu... et surtout un peu de matière dans les trous de rochers, à l'abri de l'humidité ambiante, constante... un poil oppressante à la longue...
c'est un peu comme la mousson en ce moment, sauf qu'en plus il fait froid...
bref...
hop:
parallèlement je ramasse du bois tout dégueu-beurk à faire sécher si un jour j'arrive à faire partir un feu là dedans
au passage j'attrape 3 candidats au trépied, en plein milieu d'une forêt pas entretenue, autant dire que le prix calorifique à payer n'a pas été exorbitant!
... ou est-ce que je vais bien pouvoir trouver un ou deux cailloux pour le foyer... ta-tadada-ta-daaaa...
en fait j'aurais fait un feu enterré, le sol et la config s'y prêtaient bien, et j'aurais pu le garder plus longtemps sous la pluie, mais bon, il faut se prêter au jeu!
On a dit allumer l feu avec DES allumettes, on est bien d'accord hein!!!
(désolé, j'ai pas pu m'empêcher, j'expierai ça à coup de firesteel la prochaine fois, promis...)
le meilleur check! de la direction du vent... le lierre l'a pas mentit!!! mouaaahhahaaaaa!!! (*rire caverneux*)
du coup le temps que ça chauffe j’envoie le hamac, histoire que ça commence à ressembler à quelque chose...
nouveau point sur la direction de la fumée, avec la légère pente de toit qui est sensé évacuer l'eau dans le bon sens en cas de gros -et prévisible- rinçage
s'en suit le brelage le plus moche de toute l'histoire du brelage... le scout qui sommeille en moi a eu une grosse crise de sanglots ce soir là!
mais on-s'en-cogne (paf! paluche derrière la tête à la pleurnicheuse): ça tient
tête d'alouette dans une boucle de 8 sur le premier bâton, et on passe en ''tissant'' dans les 3 bâtons plusieurs fois, bien serré.
on ouvre les bâtons en trépied et le reste de ficelle vient faire la suspension de la gamelle
alors, oui, je sais, il fallait faire un noeud de chaise dans le contrat...
mais...
considérant que je fais le tout sous la pluie... et que les histoire d'arbre, de puits, de serpent machin m'ont toujours saoulé... je demande officiellement au jury le droit à prendre mon Vatou et continuer sans honte, avec l’allure altièrement désinvolte du rude et fier guerrier Helvête
... siouplait...
agadez!!!
bon, c'est pas tout ça mais il faut aller chercher de l'eau...
c'est une nouvelle fenêtre ouverte sur le champ des possibles
je sais que pour beaucoup c'est juste une empreinte en forme de petit pas, mais ça restera comme ma petite révolution interne de l'année: je n'ai plus besoin de porter l'eau, elle est là, on peut la boire et s’affranchir d'une dépendance primordiale, fondamentale...
en fait, une fois que l'eau qui court (oupa) est à portée de bouche, tout simplement, le monde est à vous...
Ma Nina semble se demander si elle doit ou non abandonner ce navire sans cap ni capitaine... des fois c'est pas plus mal finalement qu'ils n'aient pas la parole...
de retour au camps, il règne un atmosphère détendue, malgré le temps qui commence gentiment à gronder...
ça me prenait jusqu'ici toute la soirée et mon énergie à -juste- monter le décors...
là, je me dis qu'on est larges
on a le temps
on est bien mon Tintin, hein ?
ben du coup c'est la pause uke
c'est les première qui me sont tombées sous les doigts, à la tombées du jour...
hop, chanson de filature:
https://app.box.com/s/xymxk7krx6dfjrqpo77nz7e6uc4zx91r
...
Hop, chanson de ciel si bas
https://app.box.com/s/h9q8xd7lifa2bo2rx6udbx1x3nu3y9bm
...
Hop, chanson de sucreries mal employées
https://app.box.com/s/3qe3fmcolnxfezu234k3
...
ouais... fi de belgeries approximatives, il parait qu'il faut faire la tambouille en mode ''thermostat réglable'' ?
si il n'y avait qu'un noeud ça serait celui ci...
et bon, faut avouer que cette histoire de trépied, non seulement ça marche du feu de dieu, mais en plus ça donne un style ''Pasquinel est en moi'' au camps...
je le faisais jamais jusqu'ici, mais je pense que c'est adopté ad vitam aeternam pour tous les camps à venir!
(du coup merci à vous )
quelques papouilles en attendant que ça bouille !
bon, vous me le validez mon niveau 1 ou quoi ??
exercice spontané de camouflage... on sent bien le stress palpable de l'équipe à ce moment...
le vent me fait savoir qu'il relève le piètre défi lancé l'air de rien par le misérable singe sans queue, ce soir en sa demeure
le singe sans queue remarque pour sa part qu'on est pas trop mal niveau orientation ceci dit, et qu'on va peut-être faire preuve d'un pwal d'arrogance face aux éléments...
sans queue certes... mais du pwal il y en a...
je prend la menace au sérieux et rassemble immédiatement l'ensemble de mes moyen techniques pour arriver à...
...
... à une boule de feuilles mortes, WTF ??!!
ceci dit...
...
t'as qu'a viendre maintenant, Eole, grosse tafiolle!
en attendant je coche mon bouillage d'eau ju-jistuïque !
avec... attention...
le moment gas-tro-no-miqueu de la soirée: le menu du chef
je vous laisse déguster du regard... (j'ai mis des crevettes dedans parce-que je suis un dandi-esthète avant tout)
bon, on est d'accord, ça boue, ou bien ?? (accent Vaudois sur la fin, les connaisseurs apprécieront)
le camps...
une fois la bouffe finie ne reste qu'un bout de ficelle et du bois à brûler
par contre avec la cuillère c'est pas facile à manger, la soupe chinoise
la pluie commence à menacer le foyer... il est temps de rentrer le feu au chaud
en vrai ça donne ça... et...
oui!!! j'ai bien oublié un truc!!!! (je m'aime...)
la flasque de rhum et la pipe sont restés dans la parka...
bon c'est pas trop grave, mais là, c'était bien pile le moment où les deux se seraient mariés avec un certain bonheur à l'atmosphère ambiante...
mmm... bon, pas grave, time to ze pisse mémé du bush du coup
j'ai cherché des ronces en vain autour du camps, mais de nuit sous la pluie j'ai vite décidé de me replier sur le plan B, qui était au sec sous le tarp
alors là commence la nuit... seul dans les bois, sous une pluie battante et de grosse bourrasques...
agitée la nuit pour une fois
des trombes d'eau s’abattent sur la surface du tarp
plein de réveils à la frontale pour vérifier que tout tient...
le vent, le vacarme des gouttes sans interruption
je cherche la gourde à tâtons, à part elle toutes les affaires sont à l'abris dans le grosgros sac, lui même placé sous le hamac
je caresse Nina pour la rassurer... pour me rassurer...elle n'est pas mouillée... elle ronfle comme un gros diesel de la RDA...
... tout tient...
arrive le réveil
ce réveil en hamac au milieu des bois
sous la pluie qui n'a pas cessé de toute la nuit
vivant et heureux
je me retourne, au chaud dans ce cocon providentiel
je relève la capuche du sac qui a glissé pendant la nuit
je me fais mon plaisir du dimanche matin
au chaud, au sec
la grasse mat' au son des oiseaux et de l'eau qui court
je grave ça dans ma mémoire, c'est quelque chose que je voudrais faire passer, comme un instantané d'essentiel.
j'avais juste oublié de vous montrer mon noeud magique pour le hamac... on enlève le bout de bois, on tire... et hop!
une dizaine de secondes montre en main pour tout replier
rl=https://servimg.com/view/17940922/368][/url]
car toutes les bonnes choses ont une fin... mais toujours plein de nouvelles perspectives!!
au revoir
et
à bientôt
*générique de citées d'or*
et do not forget:
Real Men Leave No Trace!!
Dernière édition par sesska le Mar 5 Avr 2016 - 9:13, édité 1 fois