MA LISTE "LONG COURS"

D'après tes dernières phrases, tu t'attendais à des contacts plus faciles / plus nombruex avec les gens rencontrés au hasard de la route? est-ce que tu vas vers eux et reçois peu de réponses, ou tu établis un contact visuel en espérant une suite? Je ne sais pas, moi qui suis très peu sociable, je sais bien que j'aurais peu de contacts spontanés.

Sur les chemins de grande randonnée en période de vacances, beaucoup de gens ont des distances définies à faire par jour pour rejoindre un gîte, un camping ou un ravitaillement et il y a tellement de monde que les vrais contacts sont rares vu que tout le monde va ou vient du même endroit. Le soir, en refuge ou en cabane c’est plus facile mais par ma façon de voyager, je me retrouve souvent seul.
Au début de ma marche, je me suis retrouvé sur un sommet où se trouvaient plusieurs personnes et j’ai discuté avec eux. Vous venez d’où ? Vous allez où ? J’explique donc mon projet de tour du monde et les gens sont épatés. Sur ce, arrive un jeune homme qui explique qu’il va à Rome. Les gens étaient admiratifs et spontanément, un couple qui habitait à côté lui à proposé de dormir chez eux pour discuter de son voyage. Le gars dit qu’il est parti il y a 6 jours et que c’est la quatrième fois qu’on lui propose un hébergement…
Moi, en plus d’un an, j’ai été hébergé une fois par des gens à qui j’ai raconté cette anecdote.
C’est facile de savoir si une personne que je croise à envie de discuter ou pas, si elle marche en me regardant et en souriant, je m’arrête à son niveau et la conversation commence. Si la personne lâche un bonjour sans s’arrêter, même si je m’arrête, elle va continuer.
Hors saison, les gens sont plus rares mais comme ils sont surpris de croiser quelqu’un avec un sac à dos, ils sont curieux et comme ce sont souvent des gens du coin, ils donnent des conseils intéressant.
Un soir en cabane, ( une cabane est un bâtiment en dur libre d’accès, souvent équipé d’une table, chaises, couchettes et cheminée) une espagnole est arrivée après moi, puis un couple est arrivé ensuite et on a passé la soirée à discuter. Ils allaient au même endroit. Le couple m’a filé un numéro de téléphone pour que je leur passe le lien de ma balise satellite pour me suivre et Le lendemain, tous les 3 ont décidé de marcher ensemble. Le lendemain quand j’ai eut du réseau, je leur ai passé le lien et ils m’ont répondu qu’ils étaient toujours ensemble et ça a duré la semaine.
Une fois j’ai marché avec quelqu’un, mais il avait un planning à tenir, marchait très vite et il a décidé de continuer par la route pour arriver à l’heure.
Une autre fois, un gars qui n’avait plus de gaz m’a accompagné un soir jusqu’à une cabane où quelqu’un lui avait dit qu’il y en avait, arrivé sur place, rien, je lui ai proposé d’utiliser la mienne pour le soir et le lendemain matin, il était ravi de dormir sur un vrai matelas et avant le repas du soir, j’ai décidé de lui donner ma bonbonne de gaz de réserve, il m’a remercié et il a décidé de reprendre la route dans la foulée.
J’espère rencontrer des gens qui auront envie qu’on marche ensemble ( et moi aussi bien sûr) mais pour le moment ça ne coure pas les chemins.
Il y a pas mal de paramètres qui entrent en jeu pour des rencontres intéressantes et je voyais ça plus simple et plus facile.

Merci à toi de ne pas nous oublier. J'espère sincèrement que tu trouveras ce que tu cherches. 

Je suis étonné par la faiblesse de tes rencontres, peut-être ne les recherches-tu pas suffisamment? Je me souviens des miennes, en Provence, à la suite de mes pauses dans les épiceries/cafés de village ou lors de mes haltes dans les campings quand je ne trouvais pas de spot sauvage à mon goût. Mais peut-être était-ce ma jeunesse qui attirait les gens (dont deux randonneuses qui avaient l'intention de me violer ), j'avais vingt ans. Quant à marcher ensemble, ça requiert trop de choses communes (allure, style de rando, objectifs etc.) me semble-t-il. Pour moi aussi, c'était très rare. Encore récemment, il y a cinq ans, ma seule rando "pas solo" avec un pote ex-militaire comme moi, ça n'allait pas du tout, je marchais trop vite pour lui (sans doute l'entrainement).

C’est vrai que je ne force pas les rencontres mais je ne les fuis pas non plus.
Je ne compte pas dans les rencontres les gens avec qui j’échange quelques mots au bord des chemins, ou même ceux avec qui j’ai discuté 1 h ou même plus.
Mais je pensais rencontrer des gens passionnés de voyages qui auraient pu m’apporter une vision différente de la mienne.
Comme dit dans un poste au dessus, pour l’instant c’est le livre “ partout chez soi” qui m’a le plus ouvert les yeux et je pense que si je l’avais lu avant de partir, il m’aurait moins marqué.
Je me rends compte que j’ai déjà changé et je me dis que ça ne fait que 1 an que je suis parti et que je vais encore changer.

Merci Verdes de prendre le temps de nous raconter ton vécu. Tu dis que tu as changé déjà, c'est tellement vrai que la route nous change, je te la souhaite longue, sereine et heureuse.

Effectivement, j’ai changé mais après 40 ans à courir et stresser au travail, pas facile d’apprécier la liberté totale du jour au lendemain…
Merci Teacher

Merci de partager tout ça. Tu me fais rêver.

verdes a écrit:...
Je ne compte pas dans les rencontres les gens avec qui j’échange quelques mots au bord des chemins, ou même ceux avec qui j’ai discuté 1 h ou même plus.
...

Je comprends très bien ta remarque mais je la prends au mot pour pouvoir glisser mon anecdote. 

Ce n'est pas la longueur de l'échange qui est parfois le plus marquant. 

Il y a une vingtaine d'années, dans le Périgord, à l'occasion d'une rando à cheval (que tous ceux qui en ont l'occasion testent sans attendre ce moyen de locomotion extraordinaire!), je m'arrête dans un village surmonté d'un château comme il y en a tant en Dordogne et je discute avec l'étudiant qui servait de garde, originaire du village en contrebas. Je ne me souviens pas de son nom. 
Il y avait tellement peu de visiteurs que nous nous sommes assis le long de la rivière, je me souviens par contre des marques de hauteur de crues sur les maisons qui la bordaient, et avons entamé une conversation à bâtons rompus qui a duré ???, arrosée d'un - ou deux - verres de Bergerac. Il m'a marqué par sa vision du monde, simple, ancrée dans son village, dans sa nature, qui n'était pas réfutée par ses études universitaires bordelaises d'histoire. Sa vision du monde me paraissait si nette, précise, presque ciselée, qu'elle m'a marqué profondément, venant de quelqu'un d'aussi jeune, moi qui étais engoncé dans ma vie de cadre de direction de multinationale, empêtré dans son travail, son fric, sa baraque, ses bagnoles et ses apparences.

Une rencontre à classer dans la catégorie "exceptionnelle" qui ne m'a cependant pas paru d'une longueur remarquable.

Voilà, tu as employé le mot que j’aimerais pouvoir employer : exceptionnel.
Ce sont souvent des sujets assez futiles qui reviennent, malheureusement.